Lumumba, premier « Premier ministre » congolais, présent dans la mémoire du Maroc
La Belgique a restitué lundi 20 juin à la République démocratique du Congo, une dent de Patrice Lumumba ayant valeur de « relique » et devant permettre aux Congolais d’établir un lieu dédié à la mémoire de leur ancien Premier ministre, torturé puis abattu en 1961. Icône de l’indépendance congolaise au parcours fulgurant et tragique, Lumumba est présent dans la mémoire du Maroc. En août 1960, Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V remettait déjà le « Grand Cordon de l’Ordre du Trône » au Premier ministre congolais.
« Une fois sa souveraineté pluriséculaire recouvrée en 1960, le Royaume s’est mis à décliner son identité africaine. Notamment en soutenant tous les mouvements de libération à travers le Continent. De l’Algérie voisine sous le joug français jusqu’à l’Afrique du sud en proie à l’apartheid. A la faveur des indépendances de nombre de pays africains en 1960, Rabat se retrouve en première ligne dans la quête de la consolidation de cet acquis souverainiste », écrit ainsi le quotidien d’informations Forum des As.
« D’où la promptitude avec laquelle le Maroc répond à l’appel de l’ONU en envoyant dès juillet 1960, son contingent au sein de l’Opération des Nations unies au Congo ONUC, ancêtre de la MONUC devenue MONUSCO; où le Royaume compte plus de mille hommes dont le dévouement est unanimement salué. En commençant par les populations congolaises partout où sont stationnées les troupes marocaines, en particulier dans le Kasai et à Bunia », poursuit la même source.
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« Retour aux années indépendances pour relever le rôle de héraut de l’Organisation de l’Unité Africaine OUA, que remplira le Souverain Marocain. Avant-gardiste sur tout ce qui touche à l’Afrique, Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V aura l’ingénieuse idée de réunir à Casablanca des chefs d’Etat aussi prestigieux que le Ghanéen Nkrumah, l’Egyptien Gamal Abdel Nasser, le Guinéen Sékou Touré et le Malien Modibo Keita », peut-on lire par la suite.
Et de poursuivre : « Ainsi naquit le « Groupe de Casablanca », préfiguration de la nécessaire intégration du Continent derrière laquelle les Africains courent toujours. Une intégration par les faits -et non des discours creux et désincarnés- dont SM le Roi Mohammed VI, digne Petit-Fils de son Valeureux Grand-Père a pris le flambeau en faisant de l’Afrique l’épicentre de la politique étrangère du Royaume. On en voit les résultats palpables sur le Continent où le Maroc est devenu premier investisseur en Afrique de l’Ouest et deuxième à l’échelle africaine. C’est au nom de cette idée certaine de l’indépendance et de l’unité du Continent que Patrice Emery Lumumba sera reçu en grande pompe en août 1960 au Maroc. Avec à ses côtés le Prince héritier Moulay Hassan, le Roi Mohammed V décorera le premier Premier ministre congolais en qualité de « Grand Cordon de l’Ordre du Trône ». Depuis, l’amitié, mieux la fraternité congolo-marocaine ne s’est jamais démentie. Chaque fois que le Congo a vu sa souveraineté menacée, le Royaume ne s’est pas fait prier pour répondre à l’appel de Kinshasa. »
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Et de conclure : « Au seuil de l’indépendance, lors des guerres du Shaba et depuis le cycle d’agressions dans le cadre de la MONUC muée en MONUSCO. De son côté, la RDC n’a jamais ménagé sa diplomatie pour soutenir la juste cause de l’intégrité territoriale du Maroc. Comme quoi, l’axe Rabat-Kinshasa est aussi vieux que les indépendances africaines. Vu du Royaume, il tire ses origines dans la fibre africaine du Père fondateur du Maroc moderne poursuivi sans discontinuité par son Successeur direct, Feu SM le Roi Hassan II-cofondateur de l’OUA – et SM Mohammed VI. »