Manque de courage ( Par Jamal Berraoui )
La situation économique du pays n’est pas bonne, elle est même mauvaise. Les comparaisons avec la Grèce ou le Portugal sont tout simplement stupides. Notre endettement est aux alentours de 60 % du PIB, il reste donc largement supportable, le gouvernement a même de la marge. Le déficit budgétaire est inquiétant parce qu’il n’est pas nécessairement finançable, mais il n’a pas atteint le niveau mettant en jeu la crédibilité de l’Etat. Par contre, le déficit de la balance commerciale structurel est plus qu’inquiétant.
Nous savons exactement ce qu’il nous faut faire :
– Réduire le budget de fonctionnement de manière drastique. Cela ne se joue pas au niveau des véhicules, c’est populiste sans plus, mais au niveau de la variable la plus importante : la masse salariale.
– Réformer la compensation soit par le soutien direct aux plus démunis, soit par une taxe de récupération sur les couches aisées.
– Revoir la fiscalité dans le sens d’une plus grande équité, de l’allègement de la pression fiscale mais en criminalisant la fraude.
– Réformer sérieusement, en profondeur, la formation.
Cela fait plus d’une décennie que nous le chantons sur tous les toits. Tous les économistes de tous bords sont d’accord là-dessus, mais les gouvernements successifs n’y sont pas arrivés. Pourquoi ? Parce que ce sont des mesures impopulaires qui risquent d’être coûteuses électoralement.
Le PJD est en train de se ridiculiser au quotidien parce qu’il fait un pas en avant et deux pas en arrière. Alors qu’il avait la légitimité pour imposer ces réformes dès son arrivée aux affaires.
Peu de majorités réformatrices en période de crise, ont réussi à se maintenir. Mais souvent, l’histoire leur rend hommage après.
Merkel ne tarit pas de louange sur Schroder. Le courage politique est une qualité intrinsèque de l’homme d’Etat pas des politiciens combinards. Le résultat est que nous allons dans le mur en klaxonnant. Parce que si ces réformes ne sont pas entreprises dans un avenir proche, nos déficits vont se creuser et les bailleurs nous imposeront un nouveau pas qui risque d’être mortel. Là, nous serons dans la situation grecque mais sans avoir l’Union Européenne derrière. Le temps est une ressource non renouvelable et nous en manquons terriblement.
Les carriéristes aux commandes prennent la responsabilité de mener le pays au fossé par lâcheté politique.