Maroc-Afrique du Sud : réchauffement ?
Le retour d’un ambassadeur à Pretoria, ne signifie pas la fin du différend entre le Maroc et l’Afrique du Sud.
Les rapports entre l’Afrique du Sud et le Royaume du Maroc sont difficiles pour des raisons stratégiques. Le pouvoir de l’ANC a cru pouvoir utiliser le charisme de feu Mandela et sa puissance économique pour mener une politique impériale en Afrique. Ce n’est pas la vision du Maroc quant aux relations à l’intérieur du continent.
Thabo MBeki a commis l’irréparable. Il a annoncé de son propre chef, des pourparlers entre le Maroc et le Polisario, sous son égide. Rabat a décliné l’offre. L’Afrique du Sud a reconnu la RASD, créant un casus-belli et la rupture des relations.
Depuis, l’Afrique du Sud a été de toutes les manœuvres contre le Maroc, elle s’est opposée à son retour au sein de l’Union Africaine, cherché à freiner le développement des relations avec les pays anglophones.
Pretoria s’est même illustré en organisant une opération de piratage contre un cargo chargé de phosphates. Cette opération s’est soldée par un fiasco absolu qui a mis à terre la stratégie que les soutiens du Polisario voulaient mettre en place.
Le réchauffement avec le retour des ambassadeurs a sûrement été précédé de contacts. Le changement de président en Afrique du Sud porte, peut-être, une inflexion plus pragmatique de la diplomatie de Pretoria.
Ce qui plaide dans ce sens, c’est la nomination d’un ex-ministre délégué des Affaires étrangères et un membre du cabinet Royal au poste d’ambassadeur. Monsieur Amrani est un diplomate chevronné, un véritable poids lourd. Sa nomination ne peut que signifier que le Maroc accorde une relative importance à la normalisation des relations avec Pretoria.
Si cela fonctionne, les deux pays ne peuvent qu’être gagnants. Au-delà de l’affaire du Sahara, les deux économies peuvent parfaitement développer des partenariats sur l’ensemble du continent Africain et approfondir l’approche du co-développement.
L’Afrique du Sud, ou les investisseurs Sud-Africains, sont présents dans l’assurance (Saham) ou l’immobilier professionnel (Anfa Place). Il faudra aux deux diplomaties trouver les moyens de neutraliser les divergences pour saisir les opportunités. Ce n’est jamais simple, mais le Maroc l’a fait avec le Rwanda et le Nigéria.