Maroc-Gabon : un travail commun au service du développement humain
Dire que les relations maroco-gabonaises sont profondes, anciennes et solides, relève des vérités que les peuples marocains et gabonais connaissent depuis des décennies. Dire que les relations entre les deux pays ont connu un nouvel élan depuis l’accession de deux Chefs d’Etat aux charges suprêmes dans leurs pays respectifs, c’est relever un fait majeur dans l’évolution des relations bilatérales. par Driss Al Andaloussi
La coordination n’a jamais été aussi organisée entre les instances de gouvernance au Maroc et au Gabon, et le suivi des différents projets de partenariat et de coopération est inscrit dans l’agenda quotidien des évaluateurs de l’état d’avancement des projets. La visite Royale actuelle de S.M. le Roi Mohammed VI au Gabon, s’inscrit dans la continuité de celles effectuées ces dernières années. Le point central relevé par les observateurs au sujet du partenariat entre les deux pays, concerne les échanges des bonnes pratiques au niveau de la mise en place des politiques publiques. C’est ce qui se vérifie au niveau des programmes de développement de l’émergence industrielle, des programmes des nouvelles technologies de l’information et de l’agriculture.
Echanger sur les bonnes pratiques en matière de politiques publiques
Le Gabon a son grand plan de développement de l’agriculture qui s’est inspiré du Plan Maroc Vert.
En 2013, le Président gabonais a exposé à l’occasion de la 6ème conférence tenue à Meknès, les grandes lignes du « Gabon Vert » comme il a présenté la stratégie du développement industriel de son pays lors du sommet global de l’entreprenariat tenu en 2014 à Marrakech. La volonté d’accélérer les mutations économiques est semblable à celle menée par le Maroc depuis 15 ans au niveau des différents secteurs de l’économie.
La visite actuelle se présente comme une communion autour du développement humain. Le Maroc vient de célébrer le 10ème anniversaire de l’INDH et les leçons tirées de cette méthode, reconnue, par ailleurs, par les organisations internationales et par beaucoup de pays comme une voie dynamique de lutte contre la précarité, l’exclusion sociale et la pauvreté et aussi comme une méthodologie pour pousser les décideurs vers plus de convergence des actions de développement.
L’INDH et le SIHG des expériences et des expertises à partager
Le Gabon a aussi son expérience dans le domaine du développement social. Il s’agit de la « Stratégie d’Investissement Humain du Gabon (SIHG) » lancée en avril 2014. Les composantes de cette stratégie sont globalement semblables à celles de l’INDH. Protéger les plus démunis à travers des « filets sociaux » et des « transferts solidaires », mettre en place des activités génératrices de revenus comme levier pour la création de l’emploi, renforcer l’accés aux services publics « universels» et opérer des investissements en termes de travaux en se basant sur un ciblage des régions et des catégories sociales. Echanger sur l’expérience marocaine était une nécessité pour accélérer le rythme des réalisations en matière de l’exécution des opérations de développement humain.
Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, et le ministre gabonais de la Santé et de la Prévoyance sociale, Jean-Pierre Oyiba, ont procédé à la présentation de la coopération entre les deux pays dans ce domaine. L’INDH a traversé 10 ans et s’est longuement confrontée aux diverses réalités du terrain. Les équipes de l’administration territoriale et de la société civile ont beaucoup appris au niveau de l’identification des besoins, du montage des projets et du suivi de l’exécution.
Beaucoup de manques en matière sociale et humaine ont été, en partie, couverts dans les régions ciblées par l’INDH. Le principal outil de la péréquation sociale reste, bien sûr, le budget de l’Etat et les principaux organes de gouvernance restent le gouvernement et les différents établissements publics qui opèrent dans le secteur social.
Continuer le partenariat dans le domaine de la valorisation du capital humain
C’est cette réalité et l’ensemble des expertises acquises au terme de dix années, que les deux pays tentent de partager tout en tenant compte de la spécificité sociale que représente chaque contexte et son impact sur les pratiques sociales.
Le partenariat entre les deux pays s’est par ailleurs renforcé à travers la signature de quatre conventions, portant sur la prise en charge des enfants autistes et trisomiques et la mise en place d’unités d’hémodialyse.
Un mémorandum d’entente a été également signé dans le domaine de l’artisanat et de l’économie sociale, ainsi qu’un protocole d’accord de coopération dans le domaine de la formation professionnelle. Le partenariat évolue vers des domaines qui ont une relation directe avec le renforcement du capital humain et avec la valorisation des savoir-faire en matière de gestion des PME dans le secteur de l’artisanat. n