Maroc : La SFI doublée par d’autres institutions multilatérales européennes
La BEI et la BERD ont accéléré la cadence de leurs interventions au Maroc avec des fonds plus importants et une cible plus large et diversifiée.
Alors que la patronne du FMI Kristalina Georgieva était visite le Maroc du 17 au 20 février courant, les spéculations vont bon train quant aux points qui sont sur la table des discussions envisagées avec les officiels marocains, notamment le Chef du gouvernement, le ministre des Finances et le Wali de Bank Al-Maghrib. Mais, si on peut d’ores et déjà affirmer que la ligne de précaution de liquidité (LPL) de 3 milliards de dollars (près de 28 milliards de DH) accordée au Maroc en fin 2018 et qui vient d’arriver à son terme, il y a quelques semaines, a été certainement au menu des échanges, l’heure est également propice pour dresser un bilan d’étape de la « nouvelle stratégie pour le Maroc » revendiquée par la SFI (Société Financière Internationale), l’autre filiale de la Banque mondiale en charge, elle, non pas des relations avec les Etats et les pays, mais plutôt du développement du secteur privé dans les pays en développement et les pays émergents.
En effet, alors que l’objectif annoncé en janvier 2018 par Xavier Reille (soit au lendemain de sa nomination à la tête de la région du Maghreb chez la SFI), a été de doubler les engagements de la SFI au Maroc sur la période 2018-2022 et ce, en les hissant à 200 millions de dollars par an, la réalité sur le terrain est tout autre du moins au cours des deux premières années. Aussi, l’institution dirigée par Philippe Le Houérou n’a accordé qu’un total de financement de 138 millions de dollars (1,4 milliard de DH) sous forme de dettes à moyen et à long termes ayant bénéficié à trois contreparties marocaines, à savoir l’Université privée de Marrakech, Zalar Agri et Casa Tramway.
Entre-temps, d’autres institutions multilatérales comme la BEI (Banque Européenne d’Investissement) ou la BERD (Banque Européenne de Reconstruction et de Développement) ont réellement accéléré la cadence de leurs interventions au Maroc, avec des moyennes annuelles respectives de 5 milliards de DH et 3 milliards de DH profitant à des secteurs d’activités assez larges et diversifiés.