Maroc. Les Mulliez, à la tête d’Auchan, Decathlon et Kiabi, entrent par la grande porte dans l’énergie renouvelable
Installée dans le Royaume depuis 2015 pour saisir les opportunités dans les énergies vertes, Voltalia, la société appartenant à la famille Mulliez, plus connue par ses enseignes Auchan, Décathlon, Kiabi, Pimkie, ou encore Leroy Merlin, entre par la grande porte dans marché marocain des énergies renouvelables. L’entreprise de la famille Mulliez va construire deux centrales solaires au Maroc.
Depuis 2015, le producteur français indépendant d’énergie renouvelable appartenant à la famille Mulliez avance ses pions dans le Royaume. Dès son implantation à Rabat, la première en Afrique, sous la direction du marocain Yoni Ammar, ingénieur de l’Ecole Centrale de Lyon et diplômé d’un DEA de Génie Industriel, la filiale marocaine de Voltalia, Volta Maroc, s’est positionnée en exprimant le 6 avril 2015 son intérêt auprès de Masen, l’agence marocaine de l’énergie solaire, pour participer à l’appel d’offres international, lancé dans le cadre du programme NOOR PV I. Il consiste en la réalisation, le financement et l’exploitation d’une ou plusieurs centrales photovoltaïques à Ouarzazate (50 à 70 MW) et, potentiellement, à Lâayoune et Boujdour.
Déjà actif au Maroc, le groupe Voltalia prend en juin 2017, soit deux après son implantation, le contrôle au Maroc de la société de développement en énergies renouvelables Alterrya Maroc pour un montant non dévoilé. Issue de l’entreprise française Alterrya basée à Metz créée en décembre 2008 par Yoni Ammar et Olivier Bertolde, Alterrya Maroc n’avait pas encore d’activité commerciale à l’époque. Mais, elle était à la tête d’un portefeuille de projets pesant potentiellement 100 MW solaires et 185 MW éoliens.
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Mais si depuis, Voltalia n’a fait l’objet d’aucune mention officielle dans l’attribution d’appels d’offres au Maroc, la pépite des Mulliez a soumissionné à un autre appel d’offres international, lancé également par Masen et relatif à la phase 1 du programme solaire photovoltaïque Noor PV II. Cette première se compose de 15 centrales solaires situées dans différentes parties du pays. Il s’agit d’un projet capable de générer une capacité de 333 mégawatts, bien que dans sa totalité il puisse produire 400 MW. Ces centrales sont réparties dans différentes régions du Royaume. Parmi elles se distingue Ain Beni Mathar (dans la province de Jerrada), qui est la centrale qui produit le plus d’énergie pour le mégaprojet, avec 69 MW. Elle a été attribuée à Volta Maroc. Cette dernière va aussi porter la deuxième plus grande centrale photovoltaïque prévue dans le cadre de ce programme, mené par l’agence Masen : le projet solaire de 48 MW situé à Guercif. A noter qu’outre le producteur français, trois autres entreprises Taqa Morocco, Enel Green Power Morocco et AMEA Power, réaliseront les onze autres centrales de capacité comprise entre 36 et 48 MW.
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La mise en service des centrales photovoltaïques est prévue pour l’année 2023. La première phase de ce projet est lancée alors qu’en cette année 2022 le Maroc devrait atteindre son objectif de porter à 42% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, selon la Masen. Le programme solaire Noor PV II fait partie des nombreux projets visant à maintenir la cadence actuelle et atteindre la barre de 52%, fixée pour 2030.
Au Maroc, l’entreprise de la famille Mulliez s’intéresse aussi au marché libre de la haute et moyenne tension. Autrement dit, l’entreprise vise les entreprises qui sont généralement grosses consommatrices d’électricité pour leur fournir de l’électricité renouvelable à un prix compétitif. Un système qu’a autorisé la libéralisation de la réglementation marocaine ces dernières années. Présente en France, au Brésil, en Guyane, au Maroc et en Grèce, le producteur d’électricité renouvelable, basé à Paris, a vu ses revenus croître de 77 % l’an dernier, à 412 millions d’euros, une année record notamment pour la vente d’énergie.