Maroc-Nigeria : trois nouveaux accords
SM le roi Mohammed VI, accompagné de SAR le prince héritier Moulay El Hassan et de SAR le prince Moulay Rachid, et le président de la République Fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari ont présidé, dimanche 10 juin 2018 au Palais royal à Rabat, la cérémonie de signature de trois accords de coopération bilatérale, dont un relatif au projet stratégique du Gazoduc Nigeria-Maroc.
Plusieurs tracés ont été évalués jusqu’ici concernant ce projet stratégique connectant les ressources gazières du Nigeria aux pays de l’Afrique de l’Ouest et au Maroc. Le premier est un tracé offshore, le second est un tracé onshore qui longe la côte. Tandis que le troisième est un tracé mixte. Pour des raisons d’ordre économiques, politiques, juridiques et sécuritaires, le choix s’est opéré sur une route combinée onshore/offshore, ont souligné Farouk Garba Said, directeur général de la Compagnie de pétrole nationale nigériane (NNPC) et Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). « Le gazoduc mesure approximativement 5 660 km et son CAPEX a été défini », ont-ils poursuivi, notant que la construction devrait se faire en plusieurs phases et répondre aux besoins croissants des pays traversés et de l’Europe au cours des 25 prochaines années.
Ils ont également mis en avant les apports multiples de ce projet stratégique, notamment la collaboration régionale entre le Maroc, le Nigeria, la Mauritanie et les pays de la CEDEAO dans le but de promouvoir le commerce et le développement dans l’intérêt mutuel des pays, l’intégration des économies de la sous-région conformément aux objectifs du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), la réduction du «Torchage » du gaz et la diversification des sources d’énergie, la contribution à la lutte contre la désertification en utilisant le gaz comme forme d’énergie fiable et durable dans la sous-région et la création de richesse et la réduction de la pauvreté en ouvrant des opportunités de croissance économique dans la sous-région. Durant cette étape, il sera question d’impliquer les États traversés et la CEDEAO, en signant des protocoles d’accord, de valider les volumes disponibles pour l’Europe par les Majors au Nigeria et par NNPC, d’entamer les discussions avec les opérateurs du champ Tortue au large du Sénégal et de la Mauritanie, et d’approcher les clients européens qui sont les plus importants Off-takers potentiels. Parmi les actions programmées, il est prévu d’affiner les estimations de couts d’investissements et d’exploitation, de finaliser l’analyse économique sur la base des volumes et des hypothèses de construction finalisés et d’entamer les discussions avec les banques internationales de développement pour tester leur disposition à financer ce projet, et de préparer les documents préliminaires.
Par la suite, SM le roi Mohammed VI et le président de la République fédérale du Nigéria, Muhammadu Buhari ont présidé la cérémonie de signature de trois accords de coopération bilatérale. Le premier accord est une déclaration conjointe entre le Royaume du Maroc et la République Fédérale du Nigéria relative à la réalisation de la phase suivante du projet stratégique du Gazoduc régional connectant les ressources gazières du Nigéria aux pays de l’Afrique de l’Ouest et au Maroc. Elle a été signée par Amina Benkhadra et Farouk Garba Said. Le second document signé est un protocole d’accord entre l’OCP et le Fonds souverain nigérian « Nigeria Sovereign Investment Authority » pour le développement d’une plateforme industrielle au Nigeria pour la production d’ammoniaque et des produits dérivés. Il a été signé par Mostapha Terrab, président directeur général de l’OCP et Uche Orji, directeur général du Nigeria Sovereign Investment Authority. Le troisième accord est une convention de coopération dans le domaine de la formation professionnelle agricole et de l’encadrement technique entre le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, et le ministère nigérian de l’agriculture et du développement rural. Il a été signé par Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts et Audu Ogbeh, ministre nigérian de l’Agriculture et du Développement rural.
Ces accords visent à renforcer le cadre juridique régissant la coopération entre les deux pays.