Maroc. Peine de deux ans confirmée pour une blogueuse accusée d’atteinte à l’islam
La Cour d’appel de Khouribga a condamné l’internaute Fatima Karim à deux ans de prison ferme, pour « atteinte à la religion islamique ». L’accusée avait publié sur Facebook des écrits offensant.
En détention depuis la mi-juillet, Fatima Karim, âgée de 39 ans, était poursuivie pour avoir commenté sur un ton satirique en langue arabe sur sa page Facebook des versets du Coran et des hadiths du prophète Mohammad. « C’est un verdict très dur », a déploré son avocat, Me Habib Aadi ajoutant que le pourvoi en cassation est « encore à l’étude ».
L’internaute marocaine avait été condamnée le 15 août à deux ans de prison ferme pour « atteinte à la religion par voie électronique » par le tribunal de première instance d’Oued Zem, à 150 km de la mégapole de Casablanca. Le procès en appel s’était ouvert le 6 septembre avant d’être aussitôt ajourné pour que l’accusée puisse se présenter devant le tribunal.
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Tout en faisant valoir son droit à la liberté d’expression, garanti par la Constitution marocaine, elle avait également présenté publiquement des excuses à « quiconque s’est senti offensé » par ses publications, assurant n’avoir jamais eu l’intention de porter atteinte à l’islam.
L’article 267-5 du Code pénal marocain, aux termes duquel Fatima Karim a été condamnée, punit de six mois à deux ans de prison ferme « quiconque porte atteinte à la religion musulmane ». La peine est susceptible d’être portée à cinq ans d’emprisonnement si l’infraction est commise en public – « y compris par voie électronique ».
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En juin 2021, une Italo-marocaine avait été condamnée à trois ans et demi de prison ferme également pour « atteinte à la religion musulmane » après avoir publié sur Facebook des phrases satiriques imitant des versets du Coran. La jeune femme avait été libérée peu après, sa peine ayant été réduite en appel à deux mois de prison avec sursis, à la suite d’une campagne de protestation de défenseurs des droits humains.