Maroc : Shakespeare bouscule Molière
L’anglais promet plus d’ouverture et de meilleures perspectives sur le plan professionnel en plus de faire tendance pour ses « speakers ». La sociolinguiste Karima Ziamari explique cet engouement pour l’anglais dans un entretien accordé au site LeMonde.fr.
La communauté des anglophones se fait de plus en plus large face au français pourtant deuxième langue au Maroc. Preuve en est les établissements d’enseignement de la langue anglaise pullulent dans les principales villes du royaume. Ces écoles sont considérées comme avantageuses en termes de perspectives d’avenir pour les étudiants.
« Aux très installées écoles américaines à Rabat, Tanger ou Casablanca s’ajoutent de nouvelles écoles anglophones, comme la British International School de Casablanca ou la London Academy, ouvertes en 2017. Ces structures privées ont pour la plupart obtenu une accréditation, comme le Cambridge Assessment (une dizaine d’écoles) ou l’International Baccalauréat (IB, quatre établissements), reconnus dans la plupart des universités mondiales », indique LeMondeAfrique. Et de préciser : « Etre accrédité « IB » garantit un diplôme à la fin du lycée ainsi qu’un certain cadre éducatif dès l’école primaire ». Un constat que confirme Nicholas Lyddon, responsable développement de l’IB en Afrique, cité par le journal français : « Au Maroc, l’intérêt augmente surtout aux niveaux du primaire et du secondaire. Et dans ces écoles anglophones, les élèves marocains sont plus nombreux que les étrangers. Les élèves ont l’embarras du choix dans les diplômes délivrés et bénéficient de cette concurrence ».
Dans un entretien avec LeMonde.fr, la sociolinguiste Karima Ziamari explique, en effet, que le réseau anglophone ouvre plus facilement les portes des universités anglo-saxonnes, tout en offrant une approche pédagogique différente du système français. « Poursuivre ses études en France devient inaccessible, surtout avec l’augmentation des frais d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers. Les parents préfèrent donc envoyer leurs enfants dans des pays anglophones, où ils espèrent les diriger vers un métier de prestige », précise la chercheuse à l’Université de Meknès.
C’est ainsi que de nombreux établissements d’enseignement de l’anglais s’intéressent de plus en plus au Maroc. Parmi eux, les prestigieuses écoles américaines installées à Rabat, Tanger et Casablanca ainsi que la British International School de Casablanca et la London Academy, fait observer la même source.
Cette tendance a été renforcée par le gouvernement marocain qui a lancé la section internationale du bac marocain, option anglais. Le bac international option anglais offre de meilleures perspectives de carrière. Un facteur clé qui séduit les étudiants et leurs parents qui se mettent eux aussi aux bancs d’écoles anglophones.
Néanmoins, malgré cette avancée spectaculaire de l’anglais au Maroc, le réseau d’écoles françaises est encore très présent dans le royaume ; « c’est le deuxième au monde après celui du Liban », relève LeMondeAfrique.