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Maserati Levante : un athlète en tenue de baroudeur

ESSAI. C’est aux Emirats Arabes Unis que Maserati nous a conviés pour essayer son séduisant SUV Levante, un 4×4 de luxe au moteur V6 3,0 litres biturbo enchanteur. Du circuit de Dubaï aux dunes de sable, ce SUV de luxe est d’une efficacité diabolique quels que soient les terrains sur lesquels il évolue. Le ramage est à la hauteur du plumage pour notre plus grand plaisir.

Dubai reste magique. Surtout à l’arrivée de nuit. Il est 1h30 quand le vol Emirates en provenance de Casablanca atterrit dans cette ville du XXIe siècle, aussi insolite qu’envoûtante. On se croirait – la propreté en plus et l’humidité en moins – dans le film Blade Runner tant les gratte-ciels démesurés dominent cette cité à la verticalité séduisante. A bord de la berline Quattroporte blanche qui nous emporte dans un feulement discret vers notre destination, le temps semble se figer sur le curseur de la modernité débridée. Sur l’immense autoroute à six voies, déserte à cette heure, les fulgurances de Dubaï s’invitent, en mode accéléré, à travers le défilement des immeubles de verre lumineux sur les vitres de notre Maserati. Et pourtant, aussi vertigineux qu’ils soient, ils ne sont rien en comparaison de cette fusée de verre de 828 m au pied de laquelle se gare notre voiture. C’est ici, dans l’immeuble le plus haut du monde – Burj Khalifa – que nous décollerons demain à bord des Levante mis à notre disposition. Direction l’autodrome de Dubaï pour tester sur circuit les qualités de GT de ce SUV très sportif.

Quelle allure
Alignés en bas de la tour, les sept Levante se présentent dans les différents coloris du nuancier Maserati, à savoir le gris métal Maratea, le blanc perlé Alpi, un bleu Emozione et une peinture mica exclusive au Levante, baptisée Rame : un marron glacé métal du plus bel effet. Dès qu’on l’aperçoit, on ne peut qu’être emballé par le style de ce SUV italien, l’un de ses meilleurs arguments de vente. Ce véhicule dégage une sportivité rarement vue dans la catégorie. Le Levante est beau et évite les défauts inhérents au genre : silhouettes massives ou pataudes, souvent trop hautes sur pattes. Les designers du Centro Stile ont réussi le tour de force de rendre ce SUV aussi séduisant qu’une berline de la marque. Avec le Levante, on retrouve l’ADN des dernières créations de Maserati. Dans le détail, une face avant dont les projecteurs fins aux regards agressifs encadrent la calandre concave frappée du trident de Maserati. Idem pour la signature lumineuse à l’arrière qui n’est pas sans rappeler celle de la berline Ghibli avec des feux au dessin inversé. Le profil est nerveux, le capot plongeant, la silhouette élancée et les roues de 21 pouces (option) équipant le modèle haut de gamme S donnent au Levante, un air ramassé et une belle emprise au sol. Outre la sportivité qui se dégage de cette carrosserie au style dynamique, son équilibre général provient de ses dimensions. Avec ses 1,97 m de largeur et ses 5 mètres en longueur, le SUV de Maserati est presque le plus long de sa catégorie, ne rendant que cinq centimètres au Q7 d’Audi. D’où une habitabilité généreuse et un coffre qui ne l’est pas moins mais qui, en revanche reste dans la moyenne du segment avec 580 litres de capacité de chargement. L’habitacle se veut chaleureux et présente un côté baroque et italien qui, s’il n’atteint pas le niveau de finition Audi, n’en demeure pas moins cossu et haut de gamme, tout de cuir tendu pour lequel Maserati a fait appel à des peaux du grand couturier italien Ermenegildo Zegna.

Un vrai pistard
Place aux sensations et à celles de la piste en l’occurrence puisque le staff de Maserati Middle East, India and Africa a décidé de nous inviter à tester le Levante sur l’autodrome de Dubaï. Dès les premiers tours de roues, le Levante montre clairement ce qu’il n’est pas. Un SUV pataud au comportement imprécis. Malgré sa longueur imposante et son poids de deux tonnes, il se révèle incisif et ultra précis. Il faut dire qu’il est conçu à partir de la plate-forme modulaire de la Quattroporte lancée en 2012 et dispose d’une transmission intégrale dont le calibrage fait la part belle à la propulsion. Cette disposition associée à un différentiel arrière à glissement limité lui offre un comportement routier de haut niveau et une efficacité sur circuit que beaucoup de SUV peuvent lui envier, à commencer par un Porsche Cayenne désormais vieillissant. Sans oublier l’apport d’une suspension pneumatique adaptative qui permet d’ajuster la hauteur de caisse en fonction des terrains de jeu : en mode sport par exemple, la garde au sol est abaissée de 20 mm voire de 35 mm si l’on dépasse les 170 km/h, ce qui fut le cas en bout de ligne droite. Car cette vitesse est atteinte très rapidement tant les 430 chevaux de son V6 rageur (version S) assemblé par Ferrari poussent fort. Et la sonorité de ce moteur a été particulièrement étudiée pour émettre des vocalises rageuses dont on ne se lasse pas. Certes, il s’agit d’un système un peu artificiel mais la résonnance entre 3 000 et 4 000 trs/mn est un régal. Panneau 150 m. Il est temps de freiner. L’épingle arrive vite. Il s’agit de taper dans les freins, sans hésiter. On peut alors compter sur les larges disques ventilés et les étriers surdimensionnés pour passer de 100 à 0 km/h en 34,5 m. Bilan : trois tours à un rythme soutenu, quasiment aucun roulis ni tangage intempestif, le Levante gardant une précision de trajectoire sans jamais dévier ni élargir la courbe. Au final, ce SUV de luxe procure un réel plaisir de conduite à son volant.

Les dunes de sable aussi
Mais en bon 4×4, le Levante se présente également comme un SUV capable de prouesse en terrain accidenté avec croisement de pont et transfert de motricité et de naviguer dans les dunes de sable mou avec une facilité déconcertante. La puissance aidant, il se sort pratiquement de toutes les difficultés. Maserati a conçu un SUV qui dispose de tous les gènes sportifs de la marque et propose une pléthore d’aide à la conduite (régulateur adaptatif, assistant de parking, avertissement de franchissement de ligne, caméra à 360°). Le gros des ventes au Maroc se fera avec la déclinaison diesel forte de 275 ch issus d’un V6 3,0 litres que nous n’avons pu conduire, Emirats oblige. Sa grille tarifaire démarre à 905 000 DH, en version diesel et sa puissance fiscale est de 12 cv. ■

 

 
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