M’dina Bus: la crise est bien là!
Au vu de la situation financière critique que traverse M’dina Bus, la société délégataire tente tant bien que mal de diversifier ses sources de revenus.
Parmi les dossiers épineux qui attendent le nouveau maire de la ville de Casablanca : le problème des transports publics. Interrogé par Challenge.ma, Youssef El Ouedghiri Idrissi, le directeur du capital humain de M’dina Bus explique que le déficit d’exploitation de la société oscille entre 100 millions de DH et 120 millions de DH. D’autant plus que, ajoute notre source, le Conseil de la ville n’a jamais tenu ses promesses, relatives notamment au financement de 200 nouveaux bus. Pis encore, le contrat conclu entre les deux parties stipule que ces dernières devraient se réunir toutes les trois années pour y apporter les ajustements nécessaires. Or, depuis le lancement des activités de la société en 2004, et à ce jour, les deux parties ne se sont réunies que deux fois. Ce laisser-aller n’est pas sans conséquences, M’dina bus se trouve dans l’incapacité de réaliser de nouveaux investissements, même les prioritaires d’entre eux, nous confie Youssef El Ouedghiri Idrissi. D’ailleurs, le montant que doit le Conseil de la ville à la société de transport avoisinerait les 2 milliards de DH.
Pour améliorer cette situation, la société pense à diversifier ses sources de revenus. Elle a mis en place un service de location de bus. Des contrats ont alors été signés, notamment avec des écoles. Mais cela ne rapporte pas gros. Selon notre source, cette activité génère moins de 1% du chiffre d’affaires, soit près de 5 millions de DH. Youssef El Ouedghiri Idrissi explique cela d’abord par le peu de bus mis à disposition ; 24 au total. Et de poursuivre : « pour le service de location, nous nous servons des véhicules ayant roulé précédemment pour le compte des services publics, et dont les moteurs ne peuvent plus tourner à plein régime. Nous les récupérons, nous nous chargeons de la maintenance et ils deviennent ensuite fiables pour un transport commercial d’où l’importance d’augmenter la flotte, estimée aujourd’hui à 860 bus. Mais face au manque de moyens financiers, cela relève de l’impossible ».