MDINTI, un nouveau produit touristique et culturel pour redynamiser le secteur
Les médinas représentent les centres-villes historiques des agglomérations urbaines marocaines. Leur cachet authentique est le produit d’un héritage urbanistique, architectural, social et culturel considéré comme unique dans le Monde Arabe. Le Maroc en compte 31 réparties sur l’ensemble du territoire, dont 7 d’entre elles sont classées patrimoine mondial: Marrakech, Fès, Meknès, Essaouira, Tétouan, la Cité Portugaise d’El Jadida et Rabat. Elles regroupent près d’un million d’habitants, soit environ 3% de la population nationale. par S.A.
Selon le ministère du Tourisme, le programme MDINTI est une approche intégrée de rénovation urbaine des médinas du Maroc, dans une perspective de mise en valeur et d’exploitation de leur potentiel touristique. Il vise trois objectifs majeurs : réhabiliter et valoriser le patrimoine: assurer la variété et la qualité des éléments à découvrir; donner une dimension cognitive, ludique et sensitive au patrimoine par le biais d’un «habillage expérientiel ; créer des routes et itinéraires thématiques et cohérents et mettre en réseau les médinas en instituant des interconnexions entre elles. ; développer un produit d’hébergement authentique phare, en réhabilitant et en restaurant certaines demeures traditionnelles marocaines permettant aux touristes de s’imprégner de la culture locale.
L’objectif recherché, étant de mettre en place une approche commune appelée à devenir un cadre de référence formalisé et concerté, permettant l’harmonisation des actions des différents intervenants dans le domaine de valorisation des tissus anciens, en vue de renforcer l’attractivité touristique de l’offre culturelle et patrimoniale des médinas.
Le programme M’dinti devra ainsi déboucher sur des propositions d’intervention intégrées et sur une politique de valorisation durable définie conjointement avec l’ensemble des partenaires concernés, afin de répondre aux attentes multiples des usagers (habitants et visiteurs) ; de sauvegarder et valoriser les actifs patrimoniaux ; de concevoir des espaces publics accueillant , fonctionnels et attractifs ; d’harmoniser l’espace public sans l’uniformiser ; d’assurer la variété des éléments à découvrir (patrimoine historique, musées, arts, vie quotidienne, souks,…) ; de dimensionner et équilibrer l’offre en vue d’éviter la saturation et de l’artificialisation des médinas.
Pour opérationnaliser cette offre, le ministère de Tourisme vise à mettre en place des points d’information touristique (kiosques, bornes interactives) et des itinéraires comportant des indications claires et harmonieuses, pour faciliter la compréhension du public et son déplacement au sein de la médina, afin de favoriser l’uniformité et la continuité de la signalisation touristique. Il compte également mettre en valeur et faire découvrir le patrimoine culturel, en présentant et en contextualisant les étapes successives de sa constitution et offrir les clés de lecture du patrimoine par le biais de supports de diverses natures, afin que le touriste puisse devenir « autonome » dans sa visite. Enfin, le programme MDINTI vise à mettre en place des aménagements touristiques appropriés au niveau de la principale place de la médina (kiosque d’information touristique, syndicat d’initiative, bornes interactives, cafés, restaurants).
Le Programme MDINTI se base sur un partenariat qui implique quatre ministères: il s’agit du ministère de l’Intérieur (DGCL et collectivités territoriales) qui est appelé à contribuer à hauteur de 50%, du ministère de l’Habitat (20%) de l’Artisanat (5%) de la Culture (5%) et du Tourisme (5%).
Ce qui frappe dans ce montage financier, c’est la part marginale (5%) du ministère du Tourisme, qui lance un nouveau programme touristique et veut le financer avec l’argent des autres départements. L’ingénierie financière et partenariale constitue le point faible de ce programme. C’est ce qui explique la faible adhésion des départements ministériels concernés. Le ministère du Tourisme doit donc revoir le montage financier, de manière à trouver de nouvelles sources de financement. L’idéal, est que le programme se finance par des taxes sur les activités qu’il va générer ou qu’il va contribuer à valoriser.