Médicaments à base de cannabis : un acteur libano-américain entre en scène
On commence à connaître un peu plus l’identité des premiers heureux élus par l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au Cannabis (ANRAC) qui ont bénéficié récemment, d’autorisations pour la production et la commercialisation du cannabis thérapeutique.
Aux côtés des cadors des laboratoires pharmaceutiques marocains, notamment le trio Pharma 5, Sothema et Galenica (tous de puissants groupes industriels qui réalisent un chiffre d’affaires individuel supérieur à un milliard de dirhams), certains acteurs qui n’ont pourtant pas de track-record particulier, se sont vu délivrer des sésames. Un d’entre eux s’apprête même à lancer la construction d’une usine de production de médicaments à base de cannabis à la province d’Al Hoceima.
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Il s’agit de Sayil STAR, une SARL créée en 2021 et détenue à 100% par un homme d’affaires américano-libanais dénommé Ghassan Murad. Tout ce qu’on sait de cet investisseur qui vient d’acquérir un lot de terrain de près d’un hectare à la commune Ait Al Kamra (située à 18 km au sud de la ville d’Al Hoceïma) pour lancer son projet, c’est qu’il a été un grand patron du groupe Batelco, un des principaux opérateurs de télécommunications de Bahreïn, et qu’il est bardé de diplômes, dont notamment un doctorat à l’University of Leicester (Grande-Bretagne).
L’ANRAC doit certainement avoir ses raisons pour avoir octroyé ces autorisations à de parfaits inconnus au Maroc, mais on se demande si des critères de préférence nationale ont été pris en compte ou pas. En tout cas, dès 2024, les premiers médicaments à base de CBD et de THC, les deux principes actifs du cannabis après les premiers essais cliniques que les opérateurs agréés les plus avancés comme Pharma 5 comptent lancer dès 2023.
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Rappelons que suite aux autorisations délivrées aux laboratoires, l’ANRAC devra se tourner vers l’amont de cette «nouvelle» activité en autorisant progressivement, au cours des prochains mois, les agriculteurs installés dans les périmètres réglementaires (Al Hoceima, Chefchaouen et Taounate) et ce, en fonction des besoins exprimés par les industriels en aval de la filière.