Mitsubishi tourne le dos à Stokvis Nord Afrique
Après l’italien Fiat, c’est au tour du japonais Mitsubishi de mettre fin à son partenariat avec Stokvis Nord Afrique (SNA). Une séparation qui tombe mal pour la filiale du groupe Alj en pleine tourmente financière.
Le groupe Mitsubishi vient de retirer à son ex-partenaire la représentation au Maroc de ses chariots élévateurs après plus d’une décennie de coopération dans le cadre d’un contrat de distribution exclusif jusqu’alors exploité par la division Manutention, Nettoyage & Rayonnage relevant de Stokvis Industrie (filiale à 100% de Stokvis Nord Afrique) qui garde, tout de même, quelques belles cartes dans son portefeuille telles Komatsu dans la manutention et Kärcher pour le nettoyage.
La raison de ce divorce est l’insatisfaction grandissante du conglomérat nippon quant aux ventes sur le territoire marocain de ses produits de manutention. Des pourparlers ont déjà eu lieu avec d’autres groupes marocains pour reprendre cette carte qui cartonne sous d’autres cieux.
Il faut dire que le marché du chariot élévateur est en pleine croissance au Maroc, en étant principalement tiré aussi bien par la montée en puissance de l’industrie (multiplication de nouvelles usines modernes où l’usage du chariot est indispensable, comme celle de Renault à Tanger où plusieurs dizaines d’unités sont en service), que par le renforcement et la modernisation de l’offre logistique (en marge du Contrat Programme Logistique qui a prévu de doter le pays de plusieurs centaines de milliers de m² d’entrepôts modernes).
Rappelons que le différend entre Fiat Chrysler Automobile Maroc et Stokvis Automotive (autre filiale à 100% de SNA), s’est transformé en procédure judiciaire engagée par cette dernière pour rupture abusive d’un partenariat qui a duré plus de 20 ans et qui aurait impacté les comptes consolidés du groupe SNA à fin juin 2018, de près de 12 millions de dirhams enfonçant, au passage, le résultat net à l’issue de la même période à -6,5 millions de DH (contre +3,9 millions de DH un an auparavant), mais également le cours boursier de cette société cotée à la place casablancaise depuis 2007.
Cette situation est d’autant plus compliquée que le groupe de distribution spécialisée sortait à peine en 2017 d’un contrôle fiscal assez douloureux portant sur la période de 2012 à 2015.