Mohamed Bachiri : « Il faut rétablir la confiance du consommateur marocain dans les produits fabriqués au Maroc »
Les enjeux de la souveraineté industrielle pour le Maroc et les défis auxquels font face les écosystèmes industriels en la matière ont été, vendredi à Casablanca, au menu de la troisième Matinale du cycle de conférences du groupe « Le Matin ».
Cette rencontre a été l’occasion de discuter des moyens à même de réduire la dépendance des importations et d’analyser l’impact des stratégies industrielles et les accords de libre-échange, ainsi que l’apport de la banque de projets industriels.
S’exprimant à cette occasion, Kenza El Alaoui, Directrice générale de l’Industrie au ministère de l’Industrie et du Commerce, a mis en avant les actions du ministère visant l’accompagnement et l’appui des écosystème industriels, en capitalisant sur les réalisations et les bilans d’étape des différents écosystèmes dans le but de densifier rapidement le tissu industriel national. Le ministère prévoit un accompagnement sur-mesure en fonction des spécificités de chaque écosystème, a-t-elle expliqué, soulignant l’importance de promouvoir une intégration locale en profondeur au niveau du secteur industriel.
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En outre, la responsable a évoqué la montée en force de l’industrie 4.0 au Royaume, notant que cette tendance n’entraînera pas la perte de postes d’emplois, qui se transformeront ainsi en des emplois de savoir. L’industrie 4.0 constitue un levier essentiel des différents écosystèmes du secteur industriel, a relevé Mme El Alaoui, ajoutant que cette industrie permet un pilotage rapide au profit d’une transition rapide vers une industrie mondiale.
De son côté, Mohamed Bachiri, Vice-Président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et Président de la Commission Innovation Développement Industriel, a fait état d’un impact positif de la banque de projets industriels portant sur la substitution aux importations. Et de soutenir, que cette initiative contribuera à la création de l’emploi et la valeur ajoutée, ainsi qu’au renforcement des écosystème actuels. Ces projets devraient bénéficier de l’accompagnement et du soutien dans leur démarrage, avant d’être soumis aux règles de la libre concurrence pendant leur phase de maturité pour renforcer leur compétitivité, a-t-il fait observer.
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Selon M. Bachiri, un travail de fond s’impose pour rétablir la confiance du consommateur marocain dans les produits fabriqués au Maroc, en commençant par l’intégration de la notion de préférence nationale au niveau des manuels scolaires et les différents cycles d’enseignement.
La qualité constitue également un enjeu crucial pour le produit national, a-t-il poursuivi, rappelant la mise en place d’un programme de formation au niveau du secteur automobile, en partenariat avec l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), pour renforcer et mettre à niveau les compétences relatives à la qualité.
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Pour sa part, Mohammed Fikrat, expert industriel, a affirmé que la souveraineté industrielle ne signifie pas uniquement de produire localement, « mais il s’agit de co-produire intelligemment et servir les marchés national et international ». Et d’estimer qu’il est primordial de soutenir les petites entités de petite taille et les PME, notant que cette responsabilité incombe au secteur privé et au secteur public par le biais de la commande publique.
Cette conférence fait partie d’un cycle de cinq Matinales, initié par Groupe Le Matin sous le thème « Agriculture, Santé, Industrie, énergie… Quels leviers pour garantir la Souveraineté Nationale ? ».