Réouverture des mosquées au Maroc : poudrière en vue ?
Ce vendredi devait connaître la première grande prière depuis le confinement. C’était une revendication très légitime de gens qui y sont attachés.
Le ministère a décidé d’ouvrir 10.000 mosquées à la prière du vendredi, alors que le Maroc en compte 50.000, d’imposer un prêche unique, et on ne voit pas le lien direct entre cette décision et le Covid-19. Mais, on nous a dit aussi qu’un protocole strict a été établi. À Casablanca, les résultats sont catastrophiques. Les mosquées ouvertes sont bondées, les fidèles prient dans les rues et bloquent les routes, sans distanciation. Les forces de l’ordre n’ont pu que constater les dégâts face à l’afflux massif des fidèles. On ne peut rien leur reprocher, bien au contraire, il faut louer leur sang froid. Toute altercation avec la foule aurait été désastreuse.
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Mais statistiquement, cette situation ne peut aboutir qu’à des clusters qui viendront alimenter la courbe infernale des infections ! C’était le danger. Nos gouvernants n’ont pas su le prévenir, par une communication appropriée, une vraie pédagogie. Et maintenant que faire ? Interdire à nouveau la prière du vendredi sera très difficile. L’acceptabilité même minimale n’est pas assurée, loin de là. Ouvrir les 50.000 mosquées pour dispatcher les croyants ? C’est une partie de la solution, mais elle n’est pas suffisante.
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Depuis le déconfinement, le gouvernement annonce des mesures, souvent contradictoires, mais n’arrive pas à les imposer. En appeler à plus de rigueur, culpabiliser les populations ne sert qu’à rendre les choses plus difficiles alors qu’elles sont pénibles. Il faut une communication beaucoup plus affinée, beaucoup plus pédagogique, pour emporter l’adhésion, sans recourir systématiquement à la contrainte. La prière sur la chaussée publique devrait être interdite, Covid ou pas Covid. L’organisation des mosquées doit être faite en concertation avec les fidèles. Prions pour que cela soit réalisé rapidement, avant que le nombre de morts n’explose.