Culture

Moubarak Ammane : Au début fut l’empreinte

Né en 1979, lauréat de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca, Moubarak Ammane expose depuis le début des années 90. Dans « l’origine », il interroge les traces des commencements.  

 Depuis sa restauration, la galerie Mohamed El Fassi du ministère de la culture, est devenue l’un des espaces les plus adéquats pour recevoir, dans les règles de l’art, les œuvres des plasticiens. C’est le cas avec les dernières créations du jeune Moubarak Ammane.  Dés le premier coup d’œil, panoramique, on est séduit par l’ambiance et la tonalité qui se dégagent. L’accrochage est réussi. On s’approche des toiles et on plonge dans les débuts de l’existence humaine sur terre. La galerie est transformée en grotte de Lascaux ! Le blanc des parois, la lumière dont baigne l’espace,  mettent en valeur des animaux exotiques   disparus, des silhouettes humaines fragiles qui planent.. Les  tons terriers, marron, rouge terre, safran cuivré….dominent. Le bleu rajoute, de temps à autre, une touche différente. L’artiste se met en situation se prenant pour le premier homme avec ses rêves, ses instincts et ses moyens de signification. Il peint la toile-grotte avec des pigments naturels. Des techniques mixtes qui nous donnent à voir des formes épurées, tantôt bien dessinées, tantôt à peine esquissées. On est à la fois à Lascaux ou dans le sud marocain et, en même temps, dans l’imagerie graffiti des murs des villes modernes. 

Des premiers graffitis, au charbon et  la graisse animale, en passant par la galaxie Gutenberg,    jusqu’aux modes virtuels du bazar facebookien…l’homme a tours eu envie  de  peindre, de s’exprimer,  de laisser sa trace, une trace pour la mémoire et contre l’oubli…    « Et le résultat est là : une poésie faite de traces, de vides, d’empreints, de peuplements, cadencés suivant un rythme pictural d’étalement judicieux dont le secret est détenu par la main de l’artiste. D’où cet éblouissement sans bruit, s’opérant dans le silence. » écrit, avec beaucoup de justesse, mon ami M’barek Housni.

Mohamed Ameskane 

Galerie Mohamed El Fassi, ministère de la culture, Rabat

Du 12au 30 septembre 2014

 
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