Nizar Baraka : « les prix à la pompe ne vont pas augmenter »
En marge de la 4ème édition des Intégrales de la Finance organisée par CDG Capital, l’argentier du Royaume estime qu’aujourd’hui, rien n’exclut une autre sortie du Maroc sur le marché international.
Challenge. Comment comptez-vous répartir les 750 millions de dollars dernièrement levés par le Maroc sur le marché international ?
Nizar Baraka. Comme vous le savez, le financement des besoins du Trésor se fait de deux manières, soit via la dette interne ou à travers la dette extérieure. Aujourd’hui, ce financement que vous évoquez est alloué à l’investissement et aux différents besoins de dépenses que nous avons au fur et à mesure. Il n’y a pas d’allocation particulière qui est établie au préalable. Elle se fait de façon automatique en fonction des besoins récurrents que nous avons.
C. Est-il possible qu’il y ait, cette année, une autre levée de fonds à l’international ?
N.B. Tout dépendra de l’évolution du marché intérieur. Mais rien n’exclut cette possibilité. Si nous avons recours au marché international, c’est pour limiter la pression qu’il y a sur le marché intérieur et notamment sur les taux d’intérêt pour qu’ils n’augmentent pas et que cela n’ait pas d’impacts négatifs sur l’investissement.
C. Mais de cette manière, vous augmentez la dette extérieure et remettez en cause les efforts qui ont été réalisés par le passé concernant la gestion active de la dette extérieure…
N.B. Pas du tout. Aujourd’hui, il est clair que le fait de recourir au marché extérieur est une manière de réduire les taux d’intérêts globaux de l’Etat. Comme vous le savez, le taux d’intérêt au niveau des marchés extérieurs sont nettement plus bas que les taux sur le marché intérieur. Cela permet d’avoir un coût, une pression sur le budget de l’Etat qui est moindre. L’autre élément, c’est que nous disposons d’avoirs extérieurs qui couvrent quatre mois d’importations de biens et services. Le recours à la dette extérieure permet aussi de pouvoir renflouer ces avoirs en devises et maintenir l’objectif de rester autour de quatre mois. Concernant la gestion active de la dette extérieure, nous devons nous interroger plutôt sur les actions à mener pour réduire le niveau d’endettement. Globalement, elles sont liées à ce que nous faisons en matière de réduction du déficit budgétaire. C’est ce dernier qui détermine le niveau des besoins en financement et par conséquent le niveau de la dette. L’arbitrage se fait par la suite pour recourir soit au marché interne ou celui externe.
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