«Nous voulons rendre nos entreprises plus fortes et plus connectées au marché mondial»
Fraîchement nommé au poste de vice-président de la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc), Fayçal Mekouar livre à CHALLENGE sa feuille de route pour les prochains mois. Une vision de manager pragmatique, soucieux d’efficacité et de bonne gouvernance financière. Interview réalisée Par Hassan El Arch
Challenge : vous venez d’être nommé à la vice-présidence générale de la CGEM pour un mandat intérimaire jusqu’aux prochaines élections du nouveau bureau. Quelles vont être vos grandes priorités pour les mois à venir ?
Fayçal Mekouar : effectivement, j’ai été mandaté pour le poste de vice-président général de la CGEM sur proposition de la Présidente de la CGEM, Mme Miriem Bensalah Chaqroun. J’assumerai cette responsabilité par intérim en attendant la nomination d’un nouveau vice-président général. Les grandes priorités sont celles définies dans la vision du programme de la présidence de la Confédération, dont l’objectif est de rendre nos entreprises plus fortes et plus connectées au marché mondial. Ces priorités sont axées sur l’inclusion, la compétitivité et la croissance qui se définissent principalement par la démultiplication des opportunités d’affaires pour les entreprises marocaines, une concurrence saine et loyale, un environnement propice à la compétitivité de l’entreprise, l’amélioration de la santé financière des entreprises et le développement de la PME marocaine à l’international. Il s’agit également de promouvoir le «Made in Morocco» à l’international et préserver un climat social sain. En interne, il reste à finaliser les instances de gouvernance de la Confédération, à savoir la nomination des vice-président(es) des Commissions permanentes, ce qui nous permettra de mettre en place des plans d’action concrets pour chaque Commission, basés sur le programme de travail triennal et sur les grandes priorités de l’heure.
Il est prévu, dans les nouvelles orientations de la Confédération, de doter les antennes régionales d’une plus grande marge de manœuvre opérationnelle. Certains opérateurs, dans les autres régions du Royaume, estiment en effet que le patronat reste relativement concentré sur l’axe Casablanca-Rabat. Partagez-vous cette impression ?
Dans son rôle de défense des intérêts des entreprises marocaines, la CGEM s’est fixé comme objectif de travailler sur 4 dimensions stratégiques :
– Une dimension transversale, opérationnelle via ses 24 Commissions permanentes.
– Une dimension sectorielle à travers les Fédérations, les Groupements d’Intérêt Economique, les associations et les coopératives.
– Une dimension internationale à travers la Commission et les Conseils d’affaires dédiés aux relations internationales.
– Une dimension régionale ayant pour principal objectif d’assurer une proximité réelle avec ses membres dans les régions et qui œuvre via des représentations régionales nommées «CGEM-Régions».
A cet effet, j’aimerai préciser que la CGEM a modifié tout récemment son règlement intérieur pour mettre en conformité les représentations régionales de la Confédération avec le nouveau découpage administratif du Royaume. Aussi, est-il important de signaler que de nouveaux bureaux ont été ouverts, notamment à Tétouan et à Al Hoceima. Et bientôt, nous ouvrirons un bureau à El Jadida. Cette organisation est en phase avec notre démarche en tant que Confédération représentative d’entreprises installées dans diverses régions du Royaume. Cependant, il n’a jamais été question de changer notre schéma de gouvernance. C’est le siège à Casablanca qui orchestre et chapeaute toutes les CGEM-Régions pour une harmonisation optimale des actions de la Confédération. Enfin, pour ce qui est de la concentration du patronat sur l’axe Rabat-Casablanca, sachez que les membres directs de la CGEM dans la région de Casablanca avoisinent 40% du total des membres adhérents à la CGEM et 6% pour la région de Rabat. C’est donc un total de 46%. Ceci ne relève pas d’un choix des instances gouvernantes de la Confédération, mais découle d’une configuration existante où l’activité économique est concentrée effectivement sur cet axe en particulier.
Les doléances fiscales des patrons constituent un des dossiers les plus chauds en cette rentrée, et la CGEM a activement travaillé sur ce front. Comment cela se présente-t-il, dans la perspective de la Loi de Finances 2016 ?
Bien entendu, la Commission Fiscale de la CGEM est en train de faire un travail approfondi en prévision de la Loi de Finances 2016, qui sera présentée en détail par son président (NDLR : voir dossier paru dans «CHALLENGE» de ce vendredi 18 septembre). Globalement, l’objectif est d’améliorer la compétitivité des entreprises avec un focus PME. Il s’agit aussi d’œuvrer à construire un environnement propice et encourageant pour accroître l’investissement et l’emploi. Parmi les axes du programme du mandat en cours, et sur lesquels nous allons formuler des propositions, il faut citer notamment le fait de continuer la réflexion sur la TVA, la convergence des taux, l’exonération en matière d’investissement, les mécanismes d’encouragement en matière d’IS, la provision pour investissements, la progressivité en matière de taux, l’encouragement à l’innovation, le crédit-recherche, l’intégration fiscale ainsi que davantage de clarté au niveau des textes et la suppression de la taxe professionnelle. Nous souhaitons aussi la mise en place de mesures strictes pour lutter contre la contrebande et l’informel.
Son ACTU
Fayçal Mekouar, président de la Commission TPE-PME, a été désigné le 7 septembre dernier Vice-Président Général par intérim de la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). Il succède à ce poste à Mohamed Talal, qui a démissionné pour se consacrer à la vie politique à la veille des récentes élections communales. M. Mekouar développe une vision pragmatique sur les chantiers immédiats du Patronat et met en lumière la dimension de plus en plus cruciale des régions dans le rôle fédérateur de la Confédération.
Son parcours
Le nouveau numéro 2 du Patronat est PDG de Fidaroc Grant Thornton, expert-comptable de son état et diplômé d’une Maîtrise en sciences et techniques financières et comptables ainsi que d’une Maîtrise en sciences de gestion de Paris-Dauphine. Il est par ailleurs Vice-Président du Conseil National de l’Ordre des Experts Comptables, Vice-Président du Centre Euromed de Médiation et d’Arbitrage et Trésorier de l’Association Maroc Entreprendre.