Une nouvelle approche pour booster l’entreprenariat culturel
Décliner la culture en chiffres permet de prendre la mesure de la richesse de l’offre artistique et culturelle dans notre pays, du tissu économique et associatif et de la diversité des pratiques culturelles des Marocains. L’édition 2015 du département de tutelle en donne une photographie précise et documentée.
Cette édition de l’annuaire statistique du ministère de la Culture, établie en collaboration avec plusieurs services ministériels et établissements publics apporte les repères nécessaires à la connaissance des principales caractéristiques et des grandes tendances du champ et des secteurs culturels. Si les données confirment la richesse et la diversité du champ culturel : musées, théâtres, festivals, centres et galeries d’art, cinémas, écoles de musique et de danse, bibliothèques, l’offre d’équipements culturels est peu satisfaisante et la cartographie qui l’illustre en rend peu compte pour l’ensemble du territoire.
Des repères objectifs pour connaître l’activité culturelle et éclairer les enjeux de politique culturelle
Il y a des éléments importants à considérer dans ce manuel statistique. Ainsi, on y a développé plusieurs aspects sur plusieurs chapitres dont les plus importants concernent les infrastructures. Pour la première fois, on a une idée précise du nombre de galeries qui existent au Maroc, des théâtres, salles de cinémas, centres culturels, etc. Ensuite, les pratiques culturelles qui concernent la lecture, les bibliothèques, les fonds documentaires, films produits, nombre de pièces de théâtres, le nombre d’élèves qui suivent des cours de musique sont bien inventoriés dans ce document.
Ensuite, une répartition régionale a été bien développée. Toutes les données sont ventilées par région, ce qui permet de voir les inégalités territoriales qu’on peut observer et les correctifs à apporter par les pouvoirs publics pour des actions de justice en matière d’accessibilité à la culture pour l’ensemble des citoyens.
Quant aux traits principaux des données compilées dans ces statistiques par rapport à la première édition, il faut relever de nouveaux chapitres qui n’existaient pas dans la 1ère mouture, notamment le chapitre sur les infrastructures culturelles, le chapitre sur le commerce international des biens culturels (importations et exportations des biens culturels, les droits d’auteurs…) et qui permettent d’avoir un foisonnement d’informations statistiques très utiles pour le chercheur, pour les pouvoirs publics afin de mettre en place des politiques publiques destinées à développer la culture. Ces éléments sont aussi d’une grande utilité pour les gens qui souhaiteraient investir dans la culture et dans les produits culturels ; c’est donc un véritable outil d’aide à la décision.
Les Marocains et les étrangers sont curieux de cette diversité culturelle qui leur est offerte : plus de 700 infrastructures dont 656 espaces culturels (bibliothèques, théâtres, galeries et conservatoires de musique) et 65 centres culturels sont inventoriés.
Territoire culturel, territoire attractif, le Maroc compte plus de 8000 monuments historiques, 80 musées avec un total de recettes générées des musées et des monuments historiques de 15,8 millions de DH pendant la période 2013-2015 ; 348 bibliothèques publiques dont 307 créées avant 2013; 192 galeries; 53 conservatoires et un nombre total de films produits au niveau national de 61 réalisés entre 2013 et 2015.
Ces différents éléments permettent non seulement de voir les efforts accomplis chaque année par les pouvoirs publics et les collectivités territoriales pour la promotion de la culture, mais aussi de noircir de ce qu’on appelle la carte des espaces culturels qui permet de nous guider vers les endroits ou lieux de provinces qui ne disposent pas d’infrastructures nécessaires et c’est là la priorité. Car, si les statistiques fournies montrent que nous assistons d’année en année à une amélioration de cette carte et qui permet d’améliorer l’offre et de l’espace culturels dans tout le pays, elles montrent malheureusement des inégalités régionales flagrantes en matière de répartition de l’offre et des espaces culturels. Certaines régions enregistrent, en effet, un déficit abyssal auquel les politiques publiques doivent faire face et corriger.
Enfin, il est primordial d’identifier au niveau de chaque territoire la population cible pour laquelle il faut définir l’ensemble des besoins avec des programmes et des contenus en relation avec les populations et la société civile, ce qui permet de donner plus d’attractivité à ces activités.