Industrie pharmaceutique.  Du nouveau dans l’affaire des importations de l’insuline en dumping en provenance du Danemark. Le producteur danois a proposé la suspension des droits antidumping de 13,9% sur 5 ans, en contrepartie d’un alignement de ses prix à l’export au Maroc, sur ceux pratiqués par l’unique producteur local, Sothema. Reste à s’assurer de l’exécution de l’engagement de la firme danoise. par Adama sylla

Le Département du Commerce Extérieur a accepté la proposition du Groupe Novo Nordisk, qui commercialise son insuline sur le marché national à travers Laprophan. Suspendues depuis le 28 octobre 2014, ces importations verront la mesure antidumping qui leur est appliquée, levée. Selon le ministère du Commerce Extérieur, le Groupe danois a proposé la suspension des droits antidumping de 13,9 % sur 5 ans, en contrepartie d’un alignement de ses prix à l’export au Maroc, sur ceux pratiqués par Sothema à la sortie d’usine (en plus des frais d’import). En effet, grâce à cette mesure, le fabricant danois récupère sa marge de vente qui compensera une partie de l’effet négatif sur les volumes. C’est dire que cette affaire n’est pas encore terminée, même si le Groupe danois s’est engagé auprès du Département de Mohamed Abbou à réviser à la hausse ses prix d’exportation de l’insuline humaine, Rapide, NPH (lente) et mixte, conditionnée en flacons de 10 ml «de manière à ne plus exporter à des prix de dumping, tel qu’il a été établi au cours de l’enquête antidumping». A noter, que l’objectif ultime de la mesure antidumping était de protéger Sothema, l’unique producteur local contre la concurrence déloyale. Aujourd’hui, cela suffit-il à lever la mesure antidumping sur les importations danoises ? Quoi qu’il en soit, le ministère du Commerce extérieur motive sa décision par le seul fait qu’il estime que l’engagement de Novo Nordisk est susceptible de supprimer les effets dommageables causés à l’industrie nationale de l’insuline en flacons de 10 ml. «Les dispositions prévues par la réglementation en vigueur étant remplies, le ministère accepte ledit engagement», dit-on.
Comment s’assurer de l’exécution de l’engagement de la firme danoise ? Du côté du ministère, on tient à rassurer que Novo Nordisk sera suivi de près par la  direction de la défense commerciale. Elle devra transmettre plusieurs données au plus tard, 15 jours calendaires après la fin de chaque trimestre. Il s’agit notamment, des ventes effectuées vers le Maroc. Elle devra fournir la liste détaillée des transactions en volume et en valeur. Le tout, sur la base d’un modèle préétabli. «Ces données seront accompagnées de factures et documents d’importations relatifs à chaque transaction», indique le département du Commerce extérieur. L’exportateur danois s’engage aussi à «coopérer, par tous les moyens possibles, pour que le ministère obtienne tous les renseignements supplémentaires qui peuvent être considérés comme nécessaires à la surveillance et au fonctionnement correct et efficace de l’engagement». De même, Novo Nordisk s’engage à permettre aux représentants de ce département de procéder, si nécessaire, à des vérifications dans ses locaux. Rappelons qu’à l’issue d’une enquête antidumping réalisée sur les importations d’insuline en flacons de 10 ml originaires du Danemark, le 12 août 2014, le département du Commerce Extérieur avait décidé, après avis de la Commission de surveillance des importations, d’appliquer un droit antidumping sur ces importations. Le préjudice avait été fixé à hauteur de 35% du chiffre d’affaires de Sothema. Un ratio qui concerne uniquement l’activité insuline de l’unique producteur local.