OCP Policy Center se penche sur la paix et la sécurité dans le continent
OCP Policy Center organise les 10 et 11 juillet 2017 à Rabat une conférence intitulée « Conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique (APASCO). Union Africaine : quelles options pour une autonomie stratégique ? ».
L’Union africaine (UA), qui accorde une place de choix à la thématique sécuritaire, s’est dotée d’un cadre institutionnel homogène et inclusif des dimensions curatives et préventives pour faire face aux défis qui interpellent l’Afrique, relève OCP Policy Center.
De ce fait, le temps de l’analyse de l’état de l’Union africaine devrait être celui de la consolidation des acquis et de la volonté de corriger les insuffisances sur la base d’un débat stratégique renouvelé. Le rapport du président du Rwanda Paul Kagame, « L’impératif de renforcer notre union » portant sur la réforme de l’UA, ouvre la voie en proposant des pistes de réflexion nouvelles sur la base d’une analyse critique du fonctionnement de l’UA, note le think tank.
Dans ce contexte, la conférence APSACO est la première que l’OCP Policy Center compte installer sur l’agenda africain et international, comme un rendez-vous annuel de réflexion et d’analyse du système sécuritaire de l’UA, afin de contribuer à son raffermissement et son efficacité. Elle se tient d’ailleurs au lendemain de la première participation effective du Maroc aux travaux de l’Union africaine, et le début de son implication directe dans la prise des décisions qui concernent la paix la sécurité et le développement humain du continent, rappelle la même source.
Ainsi, la conférence APSACO tentera d’inscrire le débat sur la question de l’autonomie stratégique de l’UA dans le long terme, tant d’un point de vue théorique que pratique. Quatre panels thématiques composent la conférence.
Le premier panel, « Penser l’autonomie de l’Union Africaine dans un monde changeant », traite de la cohérence et de la faisabilité de l’autonomie stratégique au sein de l’Union africaine, de la relation entre l’UA et les acteurs internationaux, ainsi que des leçons tirées de l’expérience de l’Union européenne.
Dans le deuxième panel, « Pratiques de l’Union africaine », les participants discuteront du cadre institutionnel de l’UA, évalueront les principaux programmes africains tels que la vision minière africaine, ou encore l’Agenda 2063 qui vise à améliorer le commerce intra régional. Ce dernier devrait générer des gains de productivité considérables pour le continent. Dans le contexte africain, de tels gains permettront d’améliorer la sécurité alimentaire globale en acheminant, à moindres coûts, les produits alimentaires et agricoles des zones excédentaires vers les zones déficitaires1. Il y a également le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) pour lequel les gouvernements se sont engagés à allouer au moins 10% des dépenses publiques annuelles au développement agricole et rural. Le but étant d’inverser la tendance à la baisse des investissements dans l’agriculture, pour atteindre au moins 6 % de croissance annuelle du PIB agricole. Les intervenants feront également des propositions de réforme de l’Union africaine.
Le troisième panel, « Repenser le modèle de développement économique africain », explorera quant à lui les facteurs endogènes pouvant servir le développement économique du continent, à savoir la transformation structurelle des économies africaines, l’intégration régionale et sous-régionale et les avantages et les inconvénients du libre-échange. Si la croissance a ralenti en 2016 dans environ les deux tiers des pays de la région subsaharienne et ne devrait atteindre que 1.5%, la région affiche cependant des signes de reprise, et la croissance régionale devrait atteindre 2,6% en 2017.La croissance globale du continent devrait augmenter de 3,2% en 2018 et 3,5% en 2019, reflétant une reprise dans les plus grandes économies.
Le dernier panel, « Thématique Sécurité Collective », abordera la réforme de l’Architecture Africaine de la Paix et de la Sécurité (APSA), la réactivité de l’Afrique face aux crises, la coopération avec les partenaires internationaux, et les opérations de maintien de la paix en Afrique. Il est intéressant de noter ici que l’Afrique mobilise aujourd’hui 23 missions de sauvegarde de la paix et de la sécurité dont 10 sont assurées par l’Union européenne, 8 par les Nations unies et 5 par l’Union africaine. L’Afrique ne semble donc couvrir que quelque 20 à 22% de ses besoins en termes de maintien de la paix.
Un Policy Panel clôturera la conférence en tirant les conclusions des différents débats, en formulant des recommandations et en explorant les voies et moyens d’imprimer l’efficacité souhaitée et de promouvoir les synergies nécessaires pour une organisation panafricaine en phase avec les aspirations des peuples du continent et les défis du siècle. Prendront part à cette rencontre de haut niveau 100 participants de 27 pays, dont 45 institutions étrangères et 25 locales. La conférence verra la participation de ministres et hauts responsables, notamment de Dr. Mohamed Diane, ministre d’État chargé de la Défense Nationale de la République de Guinée, conclut OCP Policy Center.