Il y a un triste record qui a été battu lundi dernier. J’ai mis 50 minutes pour passer la police à l’aéroport Mohammed V. La première file que j’avais prise a été « stoppée » parce que le flic a annoncé qu’il avait à traiter des groupes. J’ai donc choisi d’en prendre une autre qui me paraissait plus dégarnie, ayant l’envie de sortir au plus vite pour pouvoir fumer après 11 heures de sevrage. Ma femme et ma fille, qui sont restées dans la file initiale sont sorties 30 minutes avant moi.

Ce qui s’est passé est indigne d’un pays qui veut faire du tourisme un levier de développement. Un groupe de 7 femmes marocaines revenant de Dubaï n’avaient pas rempli la fiche de police. Le policier en service, au lieu de leur demander de quitter la file, a fermé le guichet, est allé leur chercher le document, les a aidées à le remplir.

Ma colère a été à l’image de ce que je suis : un « oueld eddarb » capable de « civilités » mais aussi de réactions sanguines. Ce traitement de faveur pour des femmes revenant des Emirats, je l’ai ressenti comme une insulte. Elles sont probablement très « cleans » mais quand on s’énerve, ce sont les préjugés qui reprennent le dessus.

Hystérique, j’ai insulté le flic en question. Un français à côté de moi préférait reprendre l’avion et ne pas rentrer, ce sont ses termes « un pays qui ne sait pas gérer la police des frontières ».

Personne ne m’a arrêté, même si j’ai été vulgaire, excessif. Mais calmement, posons-nous les bonnes questions. Des aéroports gèrent des millions d’arrivées par jour et cela vous prend en moyenne 10 minutes. Cinq fois plus quand on est un national, c’est inacceptable. D’autant plus qu’on vous oblige à remplir une fiche alors que vous rentrez dans votre pays, et que vous êtes déjà hyper fliqué. Le tourisme cela commence à l’aéroport. Les impératifs sécuritaires  je le comprends, pas la bêtise, or c’est celle-ci qui règne à l’aéroport.

P.S. : Dans mon énervement,  j’ai oublié des cadeaux que j’avais achetés. Je ne me fais pas beaucoup d’illusions quant à leurs possibles récupérations.