Othman Benjelloun
Chaque année, Othman Benjelloun accroit la présence de son groupe dans trois à quatre pays africains. À ce jour, sa holding a planté son drapeau dans 22 pays africains et le patron de FinanceCom est plus que jamais décidé à couvrir les 54 nations africaines même s’il a coutume de dire à ses équipes que le Nigéria et l’Afrique du Sud, déjà très concurrentiels, seront sans doute les derniers où ils vont s’implanter.
Outre son envergure financière, Benjelloun sait bien qu’il peut compter sur son influence pour concrétiser son ambition de bâtir un groupe à l’échelle africaine. Pour preuve, après avoir fait son entrée dans le capital de Bank Of Africa (BOA) qui chapeaute aujourd’hui toutes ses filiales africaines avec une prise de participation de 35 % en février 2008, il ne cache point sa volonté de devenir majoritaire. Mais le fondateur du groupe BOA, Paul Derreumaux semblait au départ réticent. Le patron de FinanceCom y parviendra deux ans plus tard en prenant le contrôle du groupe panafricain avec près de 60 % de participation. Il vient d’ailleurs de jouer de son influence à nouveau pour convaincre cette fois-ci les administrateurs internationaux de BOA (Proparco, FMO et BIO) de racheter par cette dernière la Société générale Guinée Equatoriale, deuxième banque du pays avec un réseau de 10 agences. Mieux encore, il a pesé de tout son poids pour accélérer le processus de cession auprès du gouvernement équato-guinéen très regardant sur l’identité des repreneurs potentiels intéressés jusque-là par cette transaction.
En Afrique, Othman Benjelloun qui est accueilli comme un chef d’Etat digne de ce nom n’est pas seulement vu comme un homme d’affaires. Car, l’homme le plus riche du Royaume selon le récent classement Forbes est très actif dans le mécénat et le social en Afrique à travers la Fondation BMCE Bank présidée par son épouse Dr Leïla Mezian Benjelloun. Le patron de FianceCom a ainsi à son actif la construction de plusieurs mosquées dont celle du village sénégalais de Latmingué. Dans le domaine de l’éducation également, il a reproduit son programme éducatif, «Medersa.com», dans trois pays africains, notamment le Sénégal et le Mali. La même initiative est reconduite au Congo dont la première dame a fait le déplacement au Maroc pour s’enquérir de ce concept d’école qu’elle souhaiterait dupliquer dans son pays. Aussi, des actions similaires sont-elles en phase de projets notamment au Kenya, au Bénin et au Niger.
En attendant, Benjelloun lorgne le secteur de l’habitat social à travers le continent qu’il compte investir avec la Caisse de Dépôts et de Gestion (CDG).