Où en est le Programme INMAA à l’heure du Post-Covid19 ?
A l’heure du post-Covid-19, il est de bon aloi de se demander qu’en est-il des outils mis en place par l’Etat pour améliorer dans la durée la compétitivité du secteur privé….au-delà des bouées de sauvetage ponctuelles incarnées par Damane Oxygène et autres prêts garantis par les deniers publics.
A commencer par un Programme Inmaa, dont on parle de moins en moins depuis quelques années, alors qu’à son lancement en fanfare il y a plus de neuf ans, il avait été présenté comme une mesure phare du Pacte National d’Emergence Industrielle destinée à accélérer la compétitivité des PME à travers la mise en place des principes de l’excellence opérationnelle tel que préconisé par le Lean Management et ayant pour objectifs de réduire les coûts unitaires de production et les délais de livraison (de respectivement de -20% et -50%). Des objectifs qui seraient les bienvenus à l’heure où les entreprises marocaines risquent de sortir très affaiblies par l’épreuve du confinement et en perte significative de productivité. Malheureusement, l’usine modèle d’INMAA qui avait été inaugurée en 2011 par SM le Roi Mohammed VI, n’accueille plus que quelques promotions par année, alors qu’à son lancement les experts de ce programme accompagnaient jusqu’à une soixantaine par an.
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D’ailleurs, on est aujourd’hui bien loin des objectifs assignés par le ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies (promoteur du projet et actionnaire principal d’INMAA SA aux côtés des trois principales banques du pays que sont Groupe BMCE, Attijariwafa bank et BCP) et notamment, celui du nombre des PMEs accompagnées (moins de 400 contre un objectif de 800 dès 2016) pour une valeur ajoutée additionnelle de 10 milliards de dirhams.
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On se demande, par conséquent, si l’Etat envisage-t-il de redonner un second souffle à ce Programme, voire à le revisiter pour le réadapter aux contraintes du monde Post-Covid-19, ou va-t-on tout simplement assister à une lente agonie d’une idée bien conçue mais mal exécutée et insuffisamment réajustée dans le temps.