Où est passée la loi sur le secteur ?
Donnée pour imminente depuis quatre ans, la loi dédiée au secteur de la logistique n’a finalement jamais vu le jour.
L’Agence marocaine pour le développement de la logistique (AMDL) avait pourtant annoncé, dès l’été 2015, que l’élaboration du premier cadre réglementaire de la logistique au Maroc figurait au sommet de ses priorités! Plus encore, pratiquement tous les officiels marocains du secteur du transport et de la logistique qui ont fait des sorties médiatiques à l’occasion du dernier Forum d’Affaires Maroc-France organisé récemment à Dakhla et dont la logistique fut l’une des principales thématiques (y compris le ministre de tutelle Abdelkader Amara), ont fait l’impasse sur ce projet de loi manifestement rangé au tiroir des oubliettes.
Est-ce à dire que le secteur de la logistique, dont les enjeux et les défis sont encore plus importants à l’aube de la prochaine décennie qu’à la veille de son premier et unique contrat-programme 2010-2015, ne souffre plus d’une absence de textes de loi dédiés, à l’instar d’autres métiers comme le transport ? Pas si sûr, si l’on prête l’oreille aux opérateurs logistiques structurés qui souffrent encore de plusieurs maux dont la concurrence déloyale de l’informel et l’absence de normes nationales et de barrières à l’entrée. La preuve est qu’aucun des acteurs locaux n’a atteint, à ce jour, le stade d’intégration de ses pairs européens et internationaux (en se plaçant sur toute la chaîne logistique incluant la logistique contractuelle, la messagerie, le transport de marchandises en groupage, le freight-forwarding, le co-packing, etc).
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D’ailleurs, Younes Laamarti, directeur général du Groupe Bolloré au Maroc, n’a pas manqué de rappeler dans une récente interview avec notre confrère Conjoncture que « …le cadre réglementaire n’est pas suffisant et nous avons un marché atomisé, avec beaucoup de petits opérateurs ».
Pourquoi donc une telle procrastination à sortir une loi dont un secteur vital de l’économie en a grandement besoin? En attendant, le Maroc est encore très loin de l’objectif de réduire les coûts logistiques à 15% du PIB tel qu’assigné au contrat-programme 2015-2020.