Ouvrir des perspectives [Par Jamal Berraoui]
Le ministre de la Santé avait désigné le 15 Mai, comme la date du retour à une vie normale. Pari perdu, mais on ne peut lui en vouloir. Le propre de ce virus c’est la surprise perpétuelle. Il a réussi à déjouer les pronostics de tous les dirigeants politiques au niveau mondial.
Nous ne maîtrisons pas le virus et très peu le rythme de la vaccination étant dépendants des producteurs. Les scientifiques et le corps médical sont plus dans la peur d’une troisième vague ravageuse et les moyens de l’éviter, que dans la perspective du retour à la normale. Pourtant les opérateurs économiques ont besoin de perspectives qui ne peuvent être que sous forme de scénarios liés à la situation épidémiologique. Il ne suffit pas de décréter la croissance, la relance, pour l’avoir. L’ingrédient principal, c’est la confiance et elle a complètement disparu.
Lire aussi| Bank Al-Maghrib lance le service de centralisation des chèques irréguliers
Prenons le tourisme. A partir de quel taux de couverture vaccinal peut-on permettre aux familles marocaines de bouger ? Va-t-on utiliser le passeport vaccinal pour rouvrir nos frontières et accueillir un peu de touristes ? Deux questions qui peuvent inciter les professionnels à préparer la saison estivale avec un tant soit peu de sérénité. Le passeport IATA est une autre option.
Ceci vaut aussi pour les autres secteurs qui payent le choix, malheureusement universel, du stop and go. Ils ont les yeux rivés sur les annonces du gouvernement, relatives au retard du règlement des impôts, aux échéances bancaires et aux autres formes d’aide concernant leurs salariés. Sans ces données, ils ne peuvent rien prévoir et aucun véritable entrepreneur n’aime agir dans le brouillard.
Lire aussi| S.M. le Roi lance le chantier de la généralisation de la protection sociale
Ce n’est pas un sujet politicien. Le gouvernement doit revenir à ce qu’il a fait il y a un an, avec plus ou moins de bonheur. Décliner sa feuille de route, secteur par secteur, en discuter avec le patronat, les syndicats, réajuster en cas de besoin. De cela, il est responsable, pas de l’évolution d’un virus qui provoque des hécatombes sur tous les continents.