Paulo Portas et My Hafid Elalamy boostent le commerce
Maroc – Portugal.
Les relations Marocco-Portugaises prennent un nouveau virage ascensionnel. Une quarantaine d’hommes d’affaires ont fait le déplacement au Maroc pour des rencontres d’affaires entre les deux pays. Le Vice-Premier ministre portugais et des institutionnels de haut vol étaient également de la partie.
par Noréddine El Abbassi
Pas moins d’une quarantaine d’hommes d’affaires portugais, sont venus en mission de prospection au Maroc, le 19 mars dernier. Ils faisaient partie, au même titre qu’une brochette de hauts responsables et autres représentants du patronat lusitanien, de la délégation de haut niveau, qui accompagnait le Vice-Premier Ministre Portugais. Ce dernier, représentant son gouvernement avait des entretiens approfondis avec son collègue marocain, My Hafid Elalamy, Ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’économie numérique. Les deux responsables gouvernementaux, n’ont pas manqué de rappeler la profondeur des relations entre leurs deux pays. “Un beau fixe”, politique en tout cas, mais qui, économiquement “ne se traduit que par un petit milliard d’euros d’échanges,” commente le ministre marocain du Commerce. Ce que dans la foulée, il commente en ces termes: “les portugais s’imaginent que le Maroc serait une chasse gardée de la France et de l’Espagne. Une allégation qui ne correspond pas à la réalité des faits. D’ailleurs, la France a perdu sa place de premier partenaire commercial du Royaume en faveur de l’Espagne. Le pays est ouvert aux investissements, de tous horizons”, assène-t-il. Une pique de rappel d’une crise politique entre le Maroc et la France, encore trop fraîchement digérée. “Nous sommes là pour booster les exportations portugaises. Il faut faciliter le travail des entreprises des deux pays voisins, pays qui ont des relations très anciennes et sans nuages”, renchérit Paulo Portas, saluant au passage My Hafid et son passé de businessman, partisan des solutions rapides et pragmatiques. Les deux hommes ont plus d’un point commun de par notamment, leur appartenance à une même génération et un parcours similaire. Ce que ne manque pas de souligner le Vice Premier Ministre portugais, lui-même: “un gouvernement profite toujours lorsqu’un businessman est aux affaires”. Les rencontres tenues entre les deux parties, semblent avoir avancé sur le plan économique, sachant que du point de vue politique, les responsables se plaisent à affirmer que c’est une histoire d’amour qui ne se dément pas.
La Chambre de commerce Portugaise annonce sa création
“Le Maroc est une plateforme pour l’Afrique et Casablanca se positionne comme un hub approprié. Quant au Portugal, il est par la force des choses, le représentant avancé du monde lusophone, qui compte 300 millions d’individus. Ce qui n’est guère négligeable!”, analyse Karima Benyaich, Ambassadeur du Maroc au Portugal. L’ensemble comprend la puissance montante de l’Amérique du Sud qu’est le Brésil, quand l’Angola est en Afrique un pays en plein boom économique et qui intéresse le Maroc. Elalamy ajoute: “Les pays lusophones dans leur ensemble, représentent pour nous un intérêt commun. Des marchés que nous pouvons attaquer ensemble. Le Portugal a une expertise spécifique sur l’Afrique, et nous avons chacun nos compétences que nous pouvons conjuguer”. De fait, ces synergies se développent, puisque la rencontre a été l’occasion pour l’Association Marocco-Portugaise des Affaires (AMPA), d’annoncer qu’elle devient en 2015, la Chambre de Commerce, d’Industrie et des Services du Portugal au Maroc (CCISPM), huit années après la fondation de l’AMPA. Cette dernière, entérine ainsi une croissance de son activité qui a été entamée en 2010, lorsque les relations d’affaires et le réseau ont pris un coup d’accélérateur. Là encore, les relations entre les deux pays connaissent une montée en puissance puisque aujourd’hui, 1200 entreprises portugaises sont présentes dans le Royaume, selon le Président de la CCISPM, José Maria Teixeira, qui ajoute: “La CCISPM a pour vocation de dynamiser les échanges entre le Maroc et le Portugal, en favorisant les relations entre les entrepreneurs des deux pays. Elle a pour mission de conseiller en matière d’économie, de commerce, d’industrie, de droit et de finance. Elle est ouverte à toute personne ou organisation, qui veut contribuer au développement des relations bilatérales entre les deux pays”.