Pegasus, une autre réplique au séisme de l’accord Maroc-USA-Israël
Après l’affaire Benbattouch et l’appel Allemand à une réunion du conseil de sécurité contre la position américaine sur le Sahara marocain, voici une autre affaire qui vient de faire surface : Pegasus.
Car après un bal masqué français qui n’a que trop duré, il fallait bien s’attendre à ce que ce pays réagisse à son tour et à sa manière, contre cette déclaration américaine sur la marocanité du Sahara, mais surtout contre cette ténacité marocaine à vouloir se libérer de l’emprise française et européenne. Et cela prouve à plus d’un titre, que la guerre des positions a bel et bien éclaté entre les nouveaux pôles de puissances de ce globe. Je l’avais bien dit : l’Europe, qui faisait partie jusqu’ici du bloc de l’ouest, a vraisemblablement été doublée par les Anglo-saxons en Afrique.
Et il faut bien comprendre à ce stade, que les « English states » ont sérieusement envisagé d’investir une région, jusqu’ici considérée comme zone d’influence européenne par excellence. Et c’est l’accord entre le Maroc, les États-Unis et Israël qui a très probablement signé le début de cette incursion anglo-saxonne dans le continent africain. D’ailleurs, et juste après la signature de ce deal entre notre pays et celui de l’oncle Sam, la Grande Bretagne qui s’est détachée de l’Europe, s’est empressée de se rapprocher du Maroc pour conclure un grand nombre d’accords politiques et commerciaux.
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Le Maroc, quant à lui, a entrepris une série de mesures qui devaient lui permettre de se libérer de ce bagne européen. Et on ne le répétera jamais assez : l’Europe est une machine à broyer l’Afrique pour sa propre survie. Or pour comprendre cela, il faut revenir à l’histoire et plus précisément à la révolution industrielle du 19ème siècle où la société européenne avait basculé d’une société à dominance agraire et artisanale vers une société commerciale et industrielle.
Et depuis cette ère, l’Europe n’a ménagé aucun effort pour explorer, attaquer et coloniser l’Afrique dans le seul et unique but d’en faire le futur continent esclave de l’Europe. Les européens étaient devenus des symboles du développement et de l’aristocratie planétaire, pendant que les africains étaient assimilés à une race d’ouvriers soumis et affectés aux sales besognes de l’Europe. Celle-ci allait mettre en place un ensemble de systèmes bien imbriqués les uns aux autres, pour pérenniser sa mainmise sur l’Afrique.
Le début de cette ruée européenne vers l’Afrique était marquée par une politique de colonisation pure et simple. Mais plus les pays d’Afrique s’émancipaient, plus ils étaient assoiffés de liberté, de volonté de s’auto-construire et de s’auto-gérer. Cela a donné lieu à une période de décolonisation qui allait signer le départ des colons avec une intention insidieuse de maintenir sur place des systèmes d’influences politiques et économiques leur permettant de poursuivre leur exploitation indirecte des pays décolonisés. Le plus courant de ces systèmes de subordination consistait à mette en place des pouvoirs corrompus et tyranniques qui allaient continuer à servir les intérêts de la puissance coloniale. C’est la période du néo-colonialisme.
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Un autre système installé par les Européens et considéré par certains observateurs comme étant des plus fallacieux, fut celui de créer des organismes internationaux non gouvernementaux de défense des droits de l’homme et des libertés publiques. Ces ONG sont affectées au contrôle de l’application des principes de démocratie et des libertés publiques partout dans le monde. Cela permet aux États européens de commander des rapports sur les pays qui ne répondaient plus à leurs injonctions. Ces comptes-rendus vont établir des conclusions de cause à effet ayant pour but de permettre une intervention directe des États européens dans les pays africains récalcitrants.
Aujourd’hui, le monde semble avoir évolué dans le sens où le nombre d’habitants a quadruplé tandis que les richesses se sont amenuisées. Or entre l’Europe, les USA, la Russie et la Chine, le gâteau ne suffit plus pour tout le monde…
Et c’est ce qui pourrait expliquer cette scission entre l’Europe et les pays anglo-saxons. Mais revenons à la France, ce pays de la révolution de 1789, celui qui a fait tomber la bastille en signe d’abolition de l’exploitation humaine. Et bien il semblerait que ses principes ne concerneraient que les seuls Français ou Européens. Les Africains eux, n’y avaient pas droit.
Aujourd’hui la France assiste à une évolution sereine de l’une de ses anciennes colonies : le Maroc. Un petit pays, arabe et musulman, comme l’a décrit un blogueur de Mediapart, qui a réussi en moins de 25 ans à se transformer complètement et à s’aligner économiquement sur les plus hauts standards européens. Ce Royaume autrefois soumis à la puissance européenne, prend actuellement son propre envol et risque ainsi d’échapper à la tirelire française. Le rappel a l’ordre était donc inévitable : une affaire rocambolesque confiée à des organisations non gouvernementales qui n’ont de l’international que le nom et du non gouvernemental que l’aspect.
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Amnesty internationale est une de ces structures qui marche au fuel des lobbies. Autrement dit, elle pond des rapports a celui qui paie le plus. Et apparemment les algériens sont passés maîtres en matière de financement occulte de ce genre d’organismes. Il en est de même de certains médias français que l’on croyait au dessus de tout soupçon : Le Monde par exemple. Et pourtant il est bien établi aujourd’hui que ce quotidien roule au kérosène algérien et français.
La France a cependant tort de choisir une voie minées par des promesses fallacieuses plutôt que d’investir sur une collaboration plus équilibrée avec les Marocains.
Car sans cela, le Maroc serait obligé de revoir de fond en comble tous les accords qui le lient a ce pays. Et avec la puissance des réseaux sociaux, le peuple marocain peut d’être le premier à prendre des décisions extrêmes qui vont à contre-courant des intérêts français au Maroc. La vague de boycott des produits Danone, donne par exemple, beaucoup à réfléchir…
Par Mohamed Lazrek