Penser les villes autrement
Aujourd’hui, c’est la Journée des villes et des établissements humains à la COP22.
Responsables de la majorité des GES, les villes sont aussi les lieux où le plus d’efforts peuvent être faits.
Cette journée a été l’occasion a permis de réunir les responsables des villes, des communes et des régions pour débattre de la mise en œuvre de leurs engagements climatiques. D’emblée, Gino Van Begin, le Secrétaire général de l’ICLEI (Gouvernements locaux pour le développement durable) a déclaré: «l’Accord de Paris est entré en vigueur, ce qui est une excellente nouvelle, cela signifie que nous pouvons enfin nous concentrer sur la mise en œuvre rapide des engagements qu’il contient. A la question de savoir pourquoi les zones urbaines sont-elles importantes pour la mise en œuvre de l’Accord, des données alarmantes sont données pour quantifier le pourcentage que représentent les villes dans les émissions mondiales liées à l’énergie. Elles sont à l’origine de 70% des émissions de gaz à effet de serre (GES) et ce bien qu’elles n’occupent que 2% des terres, selon l’agence des nations unies pour développement urbain dans son dernier rapport «UN-Habitat Cities and climate change». Le secteur des bâtiments et de la construction représente à lui seul plus de 20% des émissions mondiales de GES. Réaliser une réduction de 80% des émissions carbonées du secteur d’ici 2050 (comme le prévoit l’AIE (Agence internationale de l’énergie) sera crucial pour le succès de l’Accord de Paris.
Act local
La Journée des villes et des établissements humains a mis en évidence le potentiel d’action local pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Car le changement climatique a déplacé le curseur sur la priorité de l’adaptation au climat extrême par les gouvernements infranationaux. L’Alliance mondiale pour les bâtiments et les constructions a lancé une feuille de route pour les bâtiments, axée sur les bâtiments à faible consommation d’énergie dans les zones chaudes et tropicales et sur l’amélioration de l’accès au financement, en particulier pour les pays en développement. Selon la Banque mondiale, l’adaptation au changement climatique pourrait coûter entre 80 et 100 milliards de dollars par an, dont 80% devront être investis dans les zones urbaines.
«Nous devons prendre en compte le secteur des bâtiments et de la construction car il a le plus grand potentiel d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, un potentiel au moindre coût. Cela nécessite une vision intégrée, en tenant compte non seulement des émissions directes et indirectes des bâtiments, mais aussi des matériaux dont ils sont construits, afin de garantir que l’Accord de Paris aura un impact durable sur nos villes et sur le monde», selon l’Alliance. Ses recommandations statuent que les «les gouvernements nationaux doivent appuyer les gouvernements infranationaux au sein de partenariats étroits, en fournissant des cadres d’action pour la lutte contre le changement climatique local et un financement conforme aux défis auxquels ils sont confrontés. Les gouvernements locaux sont souvent plus à même d’établir une intégration verticale efficace de toutes les mesures afin d’intensifier l’action climatique tant dans les pays développés que dans les pays en développement». C’est dire que l’accomplissement de la promesse faite par les pays développés d’atteindre 100 milliards de dollars par an de financement d’ici 2020 pour soutenir les actions dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables est également un facteur critique à la réalisation des objectifs de Paris.