Pénurie des semi-conducteurs : pourquoi Toyota résiste à la crise ?
Des objectifs dépassés en 2020/21 et une nouvelle croissance anticipée cette année ; la pénurie mondiale de semi-conducteurs affecte peu à l’heure actuelle Toyota.
Il faut dire que le numéro un mondial de l’automobile s’est bien préparé à gérer les contraintes de production liées à la pénurie des puces, et ce, depuis les dix dernières années. Pour mémoire, le triple désastre du 11 mars 2011 (séisme, tsunami et accident nucléaire de Fukushima) avait mis à genoux des pans entiers de l’industrie japonaise pendant des mois, en particulier son secteur automobile, compte tenu des ruptures de production liées à sa chaîne d’approvisionnement au Japon. Toyota avait d’ailleurs souffert, comme les autres constructeurs automobiles à l’époque et n’est parvenue à normaliser sa production nationale qu’au bout de six mois.
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Toujours est-il que le constructeur japonais a retenu la leçon de ce fameux 11 mars 2011. En effet, il avait passé en revue à l’époque tous ses fournisseurs, jusqu’aux plus indirects. Ce qui lui a permis d’acquérir une connaissance très approfondie de sa chaîne d’approvisionnement pour réagir plus vite en cas de crise. Une nouvelle organisation qui a porté ses fruits et qui s’est avérée salvatrice, compte tenu de la pandémie de coronavirus suivie de l’insuffisance des semi-conducteurs, qui se sont abattus sur l’industrie automobile mondiale depuis 2020.
En clair, Toyota a été le premier constructeur automobile à ajuster son système de chaîne d’approvisionnement et à stocker davantage de composants critiques comme les semi-conducteurs. Nombreux ont été les constructeurs concurrents à avoir déclaré qu’ils allaient ajuster leurs systèmes respectifs d’approvisionnement pour augmenter leurs stocks.
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Toujours est-il que dans ce contexte économique très difficile, Toyota a dépassé ses objectifs de ventes en volume sur son exercice 2020/21 clos à fin mars avec 9,92 millions de véhicules écoulés au total pour toutes ses marques ; aussi, le géant nippon vise 10,55 millions d’unités en 2021/22.
À noter que la plupart de ses fournisseurs de Toyota, y compris dans les semi-conducteurs, sont des sociétés japonaises. De quoi permettre au constructeur nippon et au gouvernement japonais de disposer d’un plus grand contrôle sur ces entreprises, qui vont servir prioritairement les constructeurs automobiles japonais, dont Toyota.
(Avec MAP)