Economie

Pizzorno quitte Casablanca

La filiale du groupe français Pizzorno Environnement, Segedema, n’envisage pas de participer aux appels d’offres. C’est le seul moyen pour retrouver son équilibre financier.

Il ne reste plus que cinq mois pour que le contrat de collecte de déchets liant Pizzorno à la ville de Casablanca arrive à échéance. D’emblée, le spécialiste français de la collecte de déchets et de la gestion de décharges contrôlées (4 centres d’enfouissements techniques), a décidé de ne pas renouveler son contrat, à moins que les conditions de collaboration connaissent une amélioration. Pourtant, il est le deuxième opérateur sur Casablanca avec les concessions de propreté urbaine et collectes relatives aux communes de: Sidi Othmane, Lissasfa, Ben Msik, Sbata, Aïn Chock et Sidi Maârouf. Cette décision, Gérard Prenant, Directeur général de Segedema, la filiale marocaine du groupe Pizzorno l’explique par la nature des relations tendues qui lient l’opérateur au Conseil de la ville. «Depuis le début du contrat en 2004, la commune utilise tous les moyens pour nous gratter de l’argent: des pénalités injustifiées, des augmentations aléatoires de la masse salariale communale qu’elle retire de nos dépenses tous les mois…», développe-t-il. Et de renchérir, «actuellement, notre exploitation est déficitaire.

Les 3000 salariés de Casablanca seront réemployés par le prochain opérateur qui remportera le contrat de collecte.

Chaque mois nous perdons un million de DH à cause de ces pénalités non justifiées, soit 12 millions de DH par an. En somme, nous payons pour travailler sur Casablanca». En clair, le groupe français qui emploie quelques 3000 personnes sur Casablanca, n’envisage pas de continuer à opérer dans la capitale économique si les conditions ne changent pas. En effet, «il est important de savoir que le contrat de concession de la ville blanche a impacté négativement notre rentabilité», explique Prenant. «Bien que le chiffre d’affaires de l’entreprise s’établisse depuis 4 ans à 320 millions de DH, son encours des impayés quant à lui est estimé à 14 mois de chiffre d’affaires, soit 374 millions de DH. En 2012, et grâce aux pourparlers que nous avons menés avec certains conseils de la ville, nous avons réussi à réduire ce montant à 10 mois de CA», confirme le DG. Il ajoute, «cependant, vu que notre bénéfice ne dépasse pas les 3,5% du CA, le contrat de Casablanca nous cause un vrai déséquilibre financier, et impacte le bon déroulement de nos activités au Maroc».

Casa m’a «tuer»

Avec 90 millions de DH par an le contrat de Casablanca représente à peu près le tier des revenus de l’opérateur français au Maroc. Pourtant, la rupture de ce dernier permettra à Pizzorno de renouer avec la rentabilité. Car, même si la filiale a annoncé en 2012, qu’elle n’entend pas poursuivre son développement dans le Royaume, elle est en revanche prête à remplacer la capitale économique par d’autres zones, notamment l’année 2014 qui sera marquée par le lancement de la deuxième vague d’appels d’offres des contrats de gestion déléguée. À cet effet, le DG nous confirme qu’il postulera aux appels d’offres de la ville de Marrakech, où l’entreprise s’occupe de trois arrondissements urbains, (l’ancienne Médina, Sidi Youssef Ben Ali et Nakhil), ainsi qu’à ceux de la ville de Meknès où ils sont présents depuis l’année 2O00.

 
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