Pleure O mon pays par ( Jamal Berraoui )
Dix ans après l’adoption du code de la famille, le Ministre de la justice nous apprend que 35000 mineures ont été mariées à fin 2013. Je suis un militant objectif, cela n’a rien à voir avec le PJD, de quoi parle-t-on en fait ? Le code de la famille a laissé la possibilité aux juges de permettre le mariage des jeunes filles mineures en fonction des situations sociales, cela relève de leurs propres appréciations. Les juges ne refusent aucune demande, il n’y en a pas une qui a été refusé en dix ans.
La pédophilie est un crime toléré au Maroc, dés lors qu’il se pare du religieux, du mariage légal. J’ai honte d’être l’un de ceux qui ont cru que le code de la famille était une avancée extraordinaire.
Mais les associations féministes m’exaspèrent. Elles se battent pour la discrimination positive qui a des effets pervers évidents, s’arrachent le chignon pour les postes, les situations de rente, et oublient l’essentiel qui est que la femme est toujours maltraitée au Maroc.
35000 mineures ont été mariées avec le soutien des tribunaux, ce sont 35000 enfants dont on a saccagé la vie. Mais il n’y a pas de réaction politique, qui au-delà de l’émotion, propose une solution.
Une fille de 14 ans qui tombe enceinte parce qu’elle a flirté avec son cousin, n’est pas obligée de se marier, elle peut avorter. L’IVG (Interruption volontaire de grossesse) est un droit des femmes pour lequel il faut se battre. Des parents se débarrassent de leurs filles pour raisons économiques, d’autres par peur du scandale.
Je suis l’homme le plus malheureux du monde en ce moment. J’ai cru et soutenu de manière excessive, la volonté de réforme. Cela me revient à la figure, dans nos villages, ils continuent à marier leurs fillettes qui devraient être à l’école et ce avec le soutien des juges totalement acquis aux thèses intégristes. Epouser une fille mineure est un acte pédophile, qu’il y ait quatorze siècles, un homme l’ait fait ne me le rend pas plus sympathique et ne justifie rien. C’est un combat que je mènerai avec une farouche volonté, parce qu’il y va de l’avenir de mon pays, et moi je n’en ai qu’un seul, le Maroc.