Politique : il est possible d’élever le niveau
Nizar Baraka, dans une rencontre publique a tenu un discours construit. Il fait un diagnostic : les riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres, la différenciation sociale étant à son paroxysme depuis l’indépendance. Il en conclut que le vrai clivage est entre ceux qui prônent l’ultralibéralisme et ceux qui recherchent une certaine cohésion sociale.
Il est dans la tradition du parti de l’Istiqlal qui avait développé la théorie de l’égalitarisme, pour ne jamais s’en servir une fois aux affaires. Mais là, n’est vraiment pas la question. Nous sommes face à un chef de parti, qui pose un constat, fixe des objectifs et lance des pistes de travail. C’est exactement ce que l’on attend des instances partisanes. Pour une fois qu’il y en a un qui fait le boulot, on ne va pas faire la fine bouche.
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Néanmoins, Nizar aura beaucoup de difficultés à trouver un adversaire qui se réclame du libéralisme sauvage. Tous se revendiquent du libéralisme-social, sans définir les frontières. La raison est très simple : ceux qui profitent du libéralisme ne se déplacent pas pour voter. Ils soutiennent financièrement pour acheter des voix, mais ils ne se mêlent pas à « la piétaille » le jour des élections. C’est pour cela que vous ne trouverez jamais un candidat pour la privatisation de la santé, alors qu’on y concourt depuis 40 ans.
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Le drame c’est qu’on a perdu, en cours de route, les gens qui réfléchissent, qui ont d’abord la capacité de réfléchir, non pas en fonction d’un intérêt, mais d’une vision. Or, ce sont eux qui font les changements dans les démocraties matures. Un combat autour de projets peut inverser les rapports de force et nous offrir une vraie vie politique, que chaque partie réponde aux questions suivantes : quelle situation vivons-nous ? Quelles sont ses projections pour l’avenir ? Quel est le chemin qu’il propose ? Les citoyens ont envie d’approfondissement de la démocratie, d’égalité sociale et d’équité territoriale. C’est à ce niveau qu’on attend la politique.