Politique : ils sont incorrigibles !
Alors que le pays est face à un défi historique, que la crise sanitaire est appelée à s’aggraver, que les déficits se creusent, que les faillites se multiplient, que le taux de chômage est à son zénith, les partis politiques refont leur numéro.
Il n’y a pas un seul marocain qui réfléchit aux prochaines élections. C’est bien de les tenir, mais ce n’est pas le premier souci des citoyens. On attendait des partis, des propositions sur les problèmes de l’heure, qui sont d’une complexité absolue, ils nous rejouent la guerre de la loi électorale.
Seul le Maroc en fait un sujet de controverse à chaque législature. Et cette fois ils ont fait fort. Pour réduire le PJD, 24 partis, y compris ceux qui n’ont jamais eu le moindre élu municipal, proposent que le quotient électoral soit calculé sur la base des inscrits et non pas des votants. La ficelle est trop grosse et le PJD se rebiffe, à juste raison d’ailleurs. Cela signifie une quasi-impossibilité de gagner plusieurs sièges sur une circonscription, selon les résultats de 2016 par exemple. Mais ils ont fait encore plus fort, ils proposent qu’aux listes nationales de la rente politique des jeunes et des femmes, on ajoute 30 sièges pour les cadres. Ils ne pensent pas aux profils pointus, mais aux cadres du parti, qui ont très peu de chance de gagner une circonscription.
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Bonjour la démocratie censitaire. Les candidats seront des hommes argentés qui réuniront les voix pour les rentiers de la politique. Ce n’est pas minable. C’est pire. C’est l’enterrement de toute idée démocratique et ils sont 24 partis à le proposer. Nous sommes un certain nombre à vomir cette pratique de la politique, sans principes. Les lois électorales doivent viser la meilleure représentativité du vote du peuple souverain. Elles deviennent des artifices pour assurer des postes à des ratés qui n’ont réussi nulle part. Fermez les bans !