Les chroniques de Jamal Berraoui

Politique : une campagne à reculons

Les noms d’oiseaux fusent de toutes parts, des accusations non avérées qui confortent l’horrible « tous pourris », des exodes collectifs, c’est ce que la classe politique nous a offert comme début de campagne. Leur objectif serait celui de dégoûter les électeurs, qu’ils n’agiraient pas autrement.

Un média indépendant n’a pas à s’inclure dans une campagne électorale, c’est en tous cas notre conception à « Challenge ». Mais force est de constater que la médiocrité de la campagne électorale met en danger la construction démocratique. Si en 2016 le clivage a fonctionné en faveur de deux partis, le PJD soutenu par des défenseurs de la démocratie et le PAM soutenu par des gens qui le voyaient en rempart face aux Islamistes, la situation politique a changé. Ce ne sont pas les joutes verbales autour du quotient électoral ou du cannabis qui vont susciter l’enthousiasme des foules. Ce qui intéresse au plus haut point, c’est le projet de sortie de crise.

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Aucun parti ne peut s’octroyer la paternité du projet de couverture sociale. Ce projet, structurant, qui constitue une véritable avancée dans le domaine des filets sociaux est à juste titre « Royal », les partis auront peut-être à le mettre en musique. Mais il leur sera difficile de se différencier sur ce thème. L’approfondissement de la démocratie, la justice sociale, l’équité territoriale peut constituer un enjeu puissant d’une campagne projet contre projet, seul moyen de déplacer les inscrits. Mais les partis politiques ont oublié cette pratique saine du combat politique autour de la chose publique. Ce faisant, ils participent eux-mêmes à la dévalorisation de leur action. Pire, ils éloignent le peuple de la politique. Toutes les instances élues sont déconsidérées et des discours en faveur d’un despotisme éclairé gagnent dans l’opinion.

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Les partis qui ont gouverné doivent assumer leur bilan. Il est navrant de constater que ni le PJD, ni aucun de ses alliés, n’assument la politique qu’ils ont menée pendant cinq ans. Ce n’est pas respectueux de la Souveraineté populaire, dont ils se réclament tous. Le spectacle offert est indigne d’une démocratie en maturation. Ces batailles de chiffonniers n’intéressent strictement personne. Le juge de paix sera, sans doute, le taux de participation. S’il baisse significativement cela constituera un échec très grave. Mais est-ce que le personnel politique est attaché à la démocratie ?

 
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