Politique. Une campagne hors-jeu
Dans quelques semaines, aura lieu un scrutin important, qui concernera pour la première fois les communes, les régions et le Parlement en même temps. Ce choix est censé renforcer la participation et donc la crédibilité des institutions. Il est illusoire, de mon point de vue, de tenter de régler un problème politique par des subterfuges techniques.
Le nombre de jeunes qui ont fait l’effort de s’inscrire sur les listes électorales est ridiculement bas. Selon certaines sources, généralement bien informées, dans la classe d’âge 18-24 ans seuls 4 % ont fait cet effort, celui non pas d’aller voter mais, juste de s’inscrire. Aucune astuce ne permettra de changer cette réalité. On attendait de la campagne, qu’elle requiert l’attention des citoyens, à défaut de leur enthousiasme, on n’en prend pas le chemin.
Lire aussi | CGEM. Renforcement de la coopération avec le Conseil de la concurrence
Au Parlement, c’est à qui creuse plus profond. Un parti de la majorité évalue positivement l’action gouvernementale, mais dénonce l’attitude du PJD, alors qu’ils gouvernent depuis 8 ans ensemble. Un député du PAM tombe dans l’outrance, le ministre du PJD lui, répond : « on va vous apprendre comment s’adresser à un ministre ». Triste spectacle de ce qui devrait être la réponse nationale, la dignité du débat démocratique n’est le souci de personne, parce que le Président de la séance, aurait dû mettre fin à ce jeu indigne. Aziz Rabbah et le député du PAM ont participé à la démobilisation.
Mais que dire d’un chef de parti, qui déclare « il faut appliquer la loi, une condamnation en première instance ne vaut pas culpabilité, les élus qui sont dans ce cas, ont le droit de se représenter ». Sur un plan légal, il a tout à fait raison, mais sur le plan politique, c’est destructeur, non pour son parti mais pour l’ensemble de la classe politique. Sous d’autres cieux, la simple mise en examen, pour un responsable politique, vaut démission.
Lire aussi | Wafa Assurance démarre ses activités en Égypte
Parce que justement, il faut combattre la suspicion généralisée, le fameux « tous pourris », si injuste mais, totalement dévastateur. Le « mercato », les transferts réussis ou ratés, puisque des gens ont déjà changé 3 fois de couleur en un mois, laissent perplexes quant à la réelle volonté d’assainir la vie politique. Dans ce contexte, il paraît difficile d’imaginer une participation élevée, les résultats ne connaîtront pas un enthousiasme populaire, parce que tel ou tel parti est arrivé premier. Un autre coup pour rien en sorte. La construction démocratique est au point mort. Les démocrates, les vrais, doivent réfléchir à une vie politique totalement différente. Sinon, c’est fini.