Pratique du sport : un marché à saisir
Quel est le rapport des Marocains avec la pratique du sport ? C’est la question à laquelle vient de répondre une récente étude de l’Observatoire de consommation de Wafasalaf intitulée « La consommation des ménages : Regards croisés sur le sport ». En effet, cette enquête qui a été menée auprès de 833 personnes pendant plusieurs mois à travers sept villes du Royaume, notamment Casablanca, Rabat-Salé, Tanger, Fès ou encore Oujda, vient, une fois encore, démontrer que le poids économique du sport au Maroc demeure encore très faible. Il ressort notamment de ce rapport, que 66% des répondants déclarent pratiquer une activité sportive pour améliorer leur condition physique. Ils sont 40% à faire du sport pour améliorer leur apparence physique. 37% des répondants le font pour des raisons de santé et 37% aussi pour le plaisir. En revanche, ils sont 21% à pratiquer le sport pour la détente, et 2% pour arrêter de fumer. On note aussi que 90% des répondants, ayant des enfants de moins de 15 ans, estiment que le sport participe à l’éducation des enfants. «L’Observatoire de la consommation de Wafasalaf a choisi de traiter l’importance du sport dans les ménages. L’étude montre que de plus en plus de ménages pratiquent fréquemment le sport et que face à cette demande qui augmente, l’infrastructure et l’offre sportive restent faibles. C’est pour cette raison que nous avons regroupé tous nos partenaires pour les sensibiliser à l’importance de ce marché, et l’importance d’une émergence de l’industrie du sport pour laquelle il y a une forte attente en termes d’usages et de pratiques », a souligné Khalid Ait Benyahya, membre du Directoire de Wafasalaf. D’ailleurs, 81% d’entre eux encouragent leurs enfants à pratiquer une activité physique en dehors du cadre scolaire, notamment avec leurs amis ou dans un club ou association sportive, remarque Wafasalaf.
Opportunités
«Le sport a un poids économique et social au Maroc. Cette étude montre un peu comment les Marocains perçoivent la pratique du sport. En tant que président d’une ONG qui utilise le basket-ball comme moyen d’inclusion sociale et de développement humain au Maroc, nous avons la certitude que le sport apporte une contribution positive à la jeunesse marocaine. Au regard de tout cela, je pense qu’il est essentiel de développer encore plus le sport au Maroc », a estimé Amine Zariat, président de Tibu Maroc. Soulignons que pour l’ensemble des répondants, le football est le sport préféré, que cela soit pour la pratique ou même à regarder (72%), le jogging se place juste après, et la natation et le tennis ferment le podium. Plus encore, l’étude montre que le sport vient en deuxième position sur la liste des principales activités pratiquées par les Marocains pendant leur temps libre, soit 40%, après la télévision (57%). Par ailleurs, on note qu’ils sont 36% à préférer aller passer leur temps libre au café. Le rapport souligne également un point important : faire du sport au Maroc coûte cher. Ainsi, ils sont 65% à faire ce constat, et 23% des répondants estiment que le manque d’infrastructures de proximité constitue également un obstacle à la pratique du sport. Toutefois, l’étude nuance que plus de 6 répondants sur 10 ne consacrent aucun budget à la pratique d’une activité sportive. Cependant, pour ceux qui y mettent de l’argent, le budget mensuel est de 125 DH. Seuls 8% des répondants dépensent mensuellement un budget supérieur à 400 DH pour la pratique d’une activité sportive, précise Wafasalaf. Force est de souligner que le secteur du sport a pu bénéficier d’une enveloppe de 600 millions de DH pour la construction de 800 terrains de proximité sur la période 2018-2020. Ce qui devrait résoudre la problématique de l’absence d’infrastructures de proximité soulevée par l’étude, qui recommande fortement la promotion du sport auprès des Marocains. Il va sans dire que cette enquête constitue un tableau de bord pour les opérateurs qui souhaiteraient investir dans ce domaine, notamment en termes de sports modernes dans les villes du Royaume. Certes, il y a quelques acteurs déjà sur le terrain, à l’instar de City Sport et autres, mais il n’en demeure pas moins qu’il y a encore d’innombrables opportunités à saisir.