Préférence nationale : C’est maintenant ou jamais !
La crise du Coronavirus aura exacerbé, partout dans le monde, la préférence nationale. Au Maroc, si le débat était resté focalisé avant la crise du Covid-19 sur le discours, un consensus se dégage autour de la question portée actuellement aussi bien par les entreprises, les pouvoirs publics, voire les consommateurs. Il faut dire que le Maroc a tout à y gagner. Et commence à le comprendre. Reste seulement à savoir jusqu’où peut aller le gouvernement qui semble prendre conscience de la nécessité de protéger le marché intérieur et de confier son développement en priorité aux entreprises locales.
La préférence nationale ou contenu local (local content, en anglais), est plus que jamais à l’ordre du jour au Maroc avec la crise actuelle du Coronavirus. L’idée fait son grand retour en force dans le microcosme économique, mais aussi sur les réseaux sociaux. «Quand je vois comment nos industriels adaptent leurs outils de production pour confectionner des produits devenus vitaux pour notre pays et faisant l’objet de guerres commerciales entre puissances mondiales en cette ère de pandémie, je ne peux que supplier mes compatriotes à consommer marocain », exhorte Abdelhafid sur Linkedin. «Alors oui, c’est vrai, consommer marocain, n’est-ce pas le pas à franchir si nous voulons de nouveau retrouver notre souveraineté économique ? », s’interroge cet autre internaute qui a réagi au post. «Alors que la crise du Coronavirus risque d’être à terme très douloureuse pour l’économie de notre pays, produire et consommer massivement marocain permettrait assurément de relancer la machine», répond un autre dans ce forum très passionnant.
Défini depuis plus de 20 ans par les institutions financières inter-nationales, le concept de préférence nationale qui vise à assurer un rééquilibrage des richesses en invitant les États à capitaliser sur leurs ressources, n’est pas nouveau : c’est une mesure de protectionnisme très courante à travers le monde. Pour cela, les pouvoirs publics disposent de plusieurs outils : privilégier les entreprises locales sur les marchés publics, encourager le consommer local, imposer le recours à l’emploi local ; obliger les entreprises étrangères à ouvrir leur actionnariat aux acteurs nationaux ; exiger d’elles qu’elles se fournissent localement en biens et services, afin de densifier le tissu de PMI-PME…
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