Prise en charge des personnes atteintes de coronavirus : voici les changements
Dans une circulaire adressée aux directeurs des centres hospitalo-universitaires, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, annonce une mise à jour des définitions des cas d’infection au SARS-CoV-2 et de Covid-19 et du protocole de prise en charge.
Le ministère de la Santé vient de mettre à jour le protocole de prise en charge des cas d’infection au coronavirus. Le Département de Khalid Ait Taleb a apporté des changements sur ce protocole visant ainsi, d’une part, à réduire le délai de prise en charge en démarrant le traitement le plus rapidement possible et, d’autre part, améliorer les conditions de prise en charge des cas. « Compte tenu de la situation épidémiologique nationale actuelle de Covid-19 et conformément aux recommandations du comité technique et scientifique consultatif de la prévention et du contrôle de la grippe et des IRA, le protocole de prise en charge des cas d’infection au SARS-CoV-2 a été actualisé », indique le ministère dans une circulaire adressée aux directeurs des centres hospitalo-universitaires.
Ainsi, le protocole révisé comprend notamment une mise à jour des définitions des cas d’infection au SARS-CoV-2 et de Covid-19 et du protocole de prise en charge.
Cas suspect,s cas probables, cas possibles?
D’après ce nouveau protocole, « un cas suspect » est toute personne présentant des signes d’infection respiratoire aigüe (toux, mal de gorge, difficulté respiratoire…) avec ou sans fièvre, ou une fièvre supérieure ou égale 38°C non expliquée par une autre étiologie évidente, accompagnée, de myalgies ou de céphalées, ou bien une infection respiratoire aigüe sévère nécessitant une hospitalisation.
Concernant les « cas probables », le ministère précise qu’il s’agit de tout cas suspect avec un des trois critères suivants, à savoir un contexte épidémiologique évocateur, des images à la TDM très évocatrices de Covid-19 ou toute personne présentant brutalement et sans étiologie évidente un des deux signes cliniques très en faveur d’une infection au SARS-CoV-2, à savoir la perte de l’odorat ou du goût.
Selon le ministère de la Santé également, est également considéré « cas possible », tout décès sans cause évidente, survenu après un syndrome de détresse respiratoire et ayant été en contact avec un cas probable ou confirmé ou ayant un lien épidémiologique avec un cluster.
La circulaire relève également qu’un cas confirmé est toute personne chez qui une infection au SARS-CoV-2 a été confirmée par une technique de diagnostic moléculaire (RT-PCR ou autre technique assimilée).
Principe de base pour le traitement
Pour ce qui est du traitement, il est indiqué que, pour tous les cas nécessitant une prise en charge thérapeutique, celui-ci doit être prescrit conformément au protocole recommandé. Selon le ministère, le traitement doit être démarré le plus rapidement possible, sans confirmation virologique pour les cas probables et avant réception du résultat de la PCR pour les contacts présentant des comorbidités. D’après ce protocole, attendre le résultat du RT-PCR pour démarrer le traitement ne fait qu’augmenter le risque de complications et la probabilité du décès et que prolonger la durée de propagation du virus.
Pour le protocole thérapeutique, il est relevé qu’un bilan pré-thérapeutique, comportant notamment un ECG (électrocardiogramme), doit être fait au préalable pour éliminer toute contre-indication au traitement. Les cas asymptomatiques sont mis sous traitement de première intention pendant une durée de 7 jours, avec un isolement d’une durée totale de 14 jours, recommande le ministère.
Quant aux cas symptomatiques, ils sont mis sous traitement de 1ère intention pendant une durée de 10 jours, avec un isolement d’une durée totale de 14 jours. La durée du traitement peut être prolongée de 5 jours, avant d’envisager le traitement de deuxième intention. Quid de la prise en charge ?
Modalités de prise en charge
Le protocole indique que les cas asymptomatiques ou symptomatiques bénins, sans aucun facteur de risque, sont pris en charge à domicile, notant qu’un suivi régulier de l’état de santé doit être assuré par le centre de santé de proximité afin de détecter précocement tout signe d’aggravation ou effet indésirable du traitement. Par ailleurs, les cas asymptomatiques ou symptomatiques bénins avec un ou plusieurs facteurs de risque, les cas modérés, sévères ou critiques et les cas bénins initialement pris en charge à domicile et n’ayant montré aucune amélioration pendant les 10 jours de traitement sont pris en charge en milieu hospitalier.
Critères de guérison
En ce qui concerne les critères de guérison, le protocole relève que pour un cas asymptomatique, la guérison ne peut être évoquée qu’à l’issue des 7 jours de traitement, sans l’apparition du moindre symptôme évocateur de la maladie. Pour un cas symptomatique, la guérison est déclarée à l’issue de la période du traitement de 10 jours, avec l’absence de tout signe clinique et apyrexie pendant 3 jours consécutifs.
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