Je suis un militant de base de l’USFP, je suis donc dans l’opposition. Mais j’ai une formation d’économiste et une culture de démocrate responsable. Il n’est donc pas question que je crie avec les loups, chaque fois que le gouvernement Benkirane prend une décision impopulaire. La Caisse de Compensation c’est un problème sérieux. Nous sommes un certain nombre d’intellectuels de gauche à avoir proposé depuis des années, la décompensation contre l’aide directe aux plus démunis. Les lecteurs de Challenge peuvent retrouver des interventions d’El Aoufi, de Soual et de moi-même qui vont dans ce sens. C’est donc en toute logique, que j’ai soutenu le gouvernement quand il a annoncé qu’il se dirigeait vers un système semblable à la « bolsa Familia » instaurée par le camarade Lula au Brésil.
Les contingences politiciennes font que Benkirane a reculé après avoir demandé aux nécessiteux d’ouvrir un compte pour recevoir le soutien de l’Etat. Les chiffres étant ce qu’ils sont, il a décidé de décompenser une partie des produits pétroliers, sans prévoir le moindre filet social.
C’est une véritable provocation pour les couches défavorisées. La mesure annoncée, sans concertation aucune, sans en avoir parlé lors du débat sur la Loi de Finances, a une incidence directe sur le pouvoir d’achat. Les transports vont devoir augmenter leurs tarifs avec une incidence démultipliée sur  les prix de toutes les marchandises.
En l’absence de toute compensation en faveur des revenus les plus faibles, en pleine crise socio-économique, celà ne peut se traduire que par des tensions.
Benkirane est autiste. A part les politiciens sans vergogne, personne ne nie que le système de la compensation profite aux riches et inhibe l’action de l’exécutif en impactant fortement le budget. Au lieu d’ouvrir le débat et de rechercher le soutien le plus large à une réforme équitable et définitive, il passe en force. Lui, qui se targue injustement d’avoir assuré la stabilité, renforce les mécontentements.
Il accumule les attaques contre le pouvoir d’achat et communique mal sur les difficultés. L’échec est au bout, c’est certain !

PS: Nabil Ben Abdellah a toute ma sympathie, cette dérive doit cesser et la justice doit fonctionner. Respecter l’autre c’est la base de la démocratie.