Rita Saher, une pianiste au talent hors-norme
Un parcours étonnant et détonnant. Celui de la prodige pianiste classique marocaine Rita Saher. Il y a peu, elle a eu droit aux honneurs du prestigieux Carnegie hall de New York .
Le noir et le blanc des touches immuables du piano reçoivent à chacune de ses prestations des illuminations colorées de doigté. On l’a suivi à Essaouira lors des Musicales 2012 et plus tard sur les planches impressionnantes du Théâtre Mohammed V de Rabat –n’y est pas à l’aise qui veut. L’émotion est, à chacune de ses représentations, gorgée de finesse, foudroyante de justesse. Le public est, disons, frappé par la foudre génératrice de flamboyances incompréhensibles.
Et c’est tout le bonheur d’écouter à ouïe déployée. Il y a moins d’un mois, Rita s’est dégourdi les digitales au Carnegie Hall de New York où toutes les religions sont admises, pourvu que la qualité tranche et fait date. Son récital, emmené avec coeur, est donné en association avec la High Atlas Foundation. La Standing ovation (notre photo) témoigne de l’accueil réservé à la grande cantatrice des touches. Bien entendu, c’est toute son âme qui s’y autre, avec le prestige des futurs grands. Belle brune et forte de caractère, cette fille des peuples entend faire rayonner son dada, jamais à cheval entre les convictions et le coup de cravache important pour réveiller les sens. A Essaouira, nous rappelons-nous, elle fait sensation. A Rabat, sous la direction de Fayçal Karoui dirigeant l’Orchestre duPays de Béarn, elle s’ancre dans un moule destiné aux plus talentueux, normal puisqu’elle en fait partie. A Manhattan, elle s’installe, sûre d’elle, appréhendant le pire. A l’arrivée, c’est toute une profession qui l’acclame. Bon vent et à la prochaine. La musique dite classique ne cherche son évolution qu’au toucher de ses pures inconditionnels. Et tu en fais partie très prenante. ■