Blog de Jamal Berraoui

Quel renouveau pour la gauche ? ( Par Jamal Berraoui )

Le meeting de l’USFP a été une réussite. La salle était pleine à craquer, beaucoup d’anciens sont revenus, le discours de Driss Lachgar était bien travaillé. La question qui se pose c’est l’après 5 octobre. La direction de l’USFP a décidé de tenir des meetings régionaux et d’organiser une journée nationale de « la fidélité », aux martyrs le 29 octobre. Cela va faire vivre les sections pendant quelques semaines. Dans ces temps de disette, il ne faut pas minimiser l’apport de ces actions. Mais le renouveau de l’USFP ne se fera pas uniquement par ce genre de manifestations.

Il faut redéfinir un projet, dégager un discours politique et surtout réanimer une organisation, totalement bloquée par des luttes intestines à répétition, qui se sont transformées en haine clanique. C’est un marathon pas une course de 100 mètres.

Dans le discours de Driss Lachgar, il y a une nouvelle orientation qui est clarifiée. « Nous irons mobiliser la classe ouvrière là où elle est », tous les syndicats ont été cités, et l’UMT a eu droit à la vedette. L’USFP n’a plus sa centrale-maison. C’est une révolution. Car c’est le Tihad qui a scissionné de l’UMT pour créer la CDT, puis a sorti la FDT de la centrale d’Amaoui. L’USFP a toujours pensé qu’il lui fallait son « bras syndical » et pour ce faire, n’a pas hésité à diviser la classe ouvrière. Ce revirement est important s’il n’est pas tactique. Le respect de l’unité et de l’indépendance des syndicats doit être un principe. Ce pas en direction des organisations de la classe ouvrière se doit d’être accompagné par d’autres actions. L’associatif dans les quartiers doit redevenir une priorité. Il fut un temps où les associations de jeunes, animées par les Tihadis, encadraient des dizaines de milliers.

Aujourd’hui, si on veut reprendre le flambeau, il faut un autre discours. Le social est porteur, mais sans référence au libertaire. Les jeunes d’aujourd’hui sont très sensibles à la défense des libertés individuelles. Ils ont été choqués par ce qui s’est passé à Nador, où une association a réussi à faire emprisonner deux adolescents pour un baiser volé. C’est la première fois qu’une ONG este en justice po0r défendre ce qu’elle considère être la morale. On a vu les dégâts que cette possibilité a faits en Egypte. C’est le cas type de ce que la gauche doit combattre, non pas mollement, mais en prenant la tête d’une vraie mobilisation.

Cela nécessite le premier des courages, celui de s’assumer et non pas de se cacher derrière le funeste « nous sommes tous musulmans ». C’est l’unique voie de reprendre pied chez la jeunesse, lui offre un cadre de lutte à la fois pour ses aspirations égalitaires, mais aussi libertaires

 
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