Questions à tous les intègres par ( Jamal Berraoui )
Notre entreprise est poursuivie pour un total de 11 millions de dirhams en plus des peines privatives de prison pour les journalistes. Ni les associations, ni le syndicat des journalistes n’ont réagi. Pourquoi, alors que leur réaction était prompte auparavant ?
Le dossier concerné est celui de la spoliation des étrangers, mais aussi des marocains, et ensuite de l’Etat. Nous sommes zen parce que nous avons effectué notre travail de journalistes dans le respect absolu des règles de notre métier.
Cela aurait pu s’arrêter là, seulement les intérêts en jeu dépassent de loin quelques cas. Casablanca est aux mains de la mafia. Alors, il faut nous faire taire. La presse, certains parce qu’ils ont « négocié », d’autres parce qu’ils veulent éviter « les emmerdes », regardent ailleurs. Mustapha Alaoui et « Alousbouaâ Sahafi » a fait son travail de journaliste et nous a suivis. Les autres regardent ailleurs. Je ne les condamne pas, on n’est déçu que par ceux qu’on respecte et j’ai tous les défauts, sauf celui d’être idiot ou naïf.
De quoi s’agit-il ? D’une bande criminelle organisée, où siègent trafiquants de drogue, prétendus hommes d’affaires, notaires, élus locaux, agents de la conservation, et flics et agents de la justice. Ils se sont appropriés, de manière frauduleuse des centaines de projets fonciers. Ils ont volé des milliards de dirhams. Nous avons un dossier en béton, que nous présenterons en premier à nos juges, avant de divulguer toutes les preuves à l’opinion publique nationale et internationale.
Car, il faut savoir qu’en France, en Suisse, aux Etats-Unis, en Israël, cette mafia, ces pratiques, ont fait l’objet de discussions au niveau de la représentation nationale. On m’a conseillé « la raisonnabilité », on m’a laissé entendre que je pouvais avoir « des compensations », je ne trahis ni mon pays, ni mon entreprise. Alors, je pose trois questions :
– Pourquoi, alors qu’il s’agit de mafias, les dossiers sont traités avec beaucoup de lenteur, de manière indécente, séparément ?
– Comment est-ce que la mafia a réussi à obtenir une loi qui légitime ses actions ?
– Pourquoi est-ce que ni la presse, ni les associations ne s’intéressent, quitte à nous contrer, à ce scandale ?
La réponse je l’ai, ils ont mis 5 milliards sur la table pour acheter tous les achetables. Je n’en fais pas partie, à toi lecteur de te définir, ma seule défense c’est ma foi dans les institutions et la vérité.
Enfin, dernière question très personnelle, que Tabih soit leur avocat, cela ne m’étonne pas, je connais son parcours, mais Karam, contre moi, je n’arrive pas à y croire. Brahim Rachidi lui a refusé, alors que des trois, c’est lui qui devrait m’en vouloir le plus. Tous les trois ont été députés de l’USFP et en sont toujours acteurs. Je ne suis qu’un militant de base. Des avocats USFP contre la presse, c’est peu vendable.