Rachida Dati appelle Eric Laurent et Catherine Graciet à faire preuve de « décence » (VIDEO)
Après la mise en liberté sous contrôle judiciaire d’Eric Laurent et Catherine Graciet, mis en examen pour extorsion de fonds et chantage contre Mohammed VI, et la désignation de 3 juges d’instruction pour instruire le dossier, la défense des deux journalistes aurait pu espérer que la tempête médiatique allait s’atténuer. Il n’en est rien. Rachida Dati comme d’autres personnalités ont condamné l’attitude des deux journalistes.
Invitée de la chaine d’information en continu BFMTV, Rachida Dati, actuelle eurodéputée, a appelé les deux « individus à un peu de décence » et à « laisser la justice faire son travail ». Elle fait certainement référence aux déclarations des deux journalistes aux médias français, où ils concèdent « la tentation », « la faiblesse » et l’«accord financier », se défendant de tout chantage ou tentative d’extorsion de fonds. En ancienne « magistrate », Rachida Dati condamne « la tentation (qui) ne fait pas partie » du métier de journaliste.
« Scandaleux », « grave », l’ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy ne mâche pas ses mots pour qualifier les méthodes adoptées par les journalistes français, des « pratiques qui sont des méthodes de voyous », affirme-t-elle, précisant qu’elles interviennent dans un contexte où « la région est déjà sensible du fait de l’insécurité et de la montée du terrorisme ». « Ils assurent en partie notre insécurité », tonne-t-elle.
Et d’ajouter : « Madame Graciet dit « j’ai eu un moment de faiblesse », Monsieur Laurent dit « j’ai eu un peu besoin d’argent » ! Vous êtes journaliste depuis longtemps, est-ce qu’une seule fois vous avez eu dans votre vie des moments de faiblesse à aller négocier une information, et la vendre à un chef d’État, à un pays ? ». Cette question sonne comme un rappel du respect des principes de déontologie journalistique, qui pousse Rachida Dati à déclarer qu’ « il ne faut pas s’étonner que les Français détestent les journalistes ».
Sur la chaine française concurrente, iTélé, l’interrogation posée par Rachida Dati trouve un écho auprès d’Olivier Ravanello, spécialiste des questions internationales pour la chaine d’info en continu du groupe Canal+. Interrogé par le présentateur du JT sur la possibilité d’«imaginer une affaire dans l’affaire», Olivier Ravanello a déclaré que « si l’on s’intéresse un peu au profil de Catherine Graciet, on s’apercevra quand même qu’il y a des cibles régulières ». Il précise en effet qu’« à l’époque où le livre était sorti sur la famille Ben Ali (la Régente de Carthage, coécrit avec Nicolas Beau), l’entourage de Ben Ali et Ben Ali lui –même disait qu’on avait essayé de le faire chanter, que Catherine Graciet déjà avait essayé de le faire chanter pour ne pas publier le livre, il ne lui avait pas répondu en disant qu’il n’avait rien à cacher et qu’il était plus fort que tout cela. Comme ça venait de Ben Ali, ça n’a pas été pris pour argent comptant, mais c’est un élément peut-être à garder en tête ». Il y a de fortes chances qu’Eric Dupond-Moretti, avocat de Mohammed VI dans cette affaire, s’en rappelle.
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