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Renault Zoé: une citadine très branchée

Révélée en première mondiale au Salon automobile de Genève l’année dernière, la Zoé, le véhicule tout électrique de Renault, vient de débuter sa carrière, notamment en Europe. Peut-elle un jour débarquer dans le Royaume ? Seul le temps nous le dira. Toujours est-il que du coté de la filiale marocaine de la marque au losange, rien n’est exclu. D.N.E.S à Lisbonne 

S’affranchir des contraintes financières, douloureuses pour le portefeuille, liées à la flambée du cours du pétrole, cette source d’énergie fossile et d’hydrocarbure qui compose la quasi-totalité des carburants liquides nécessaires au bon fonctionnement de l’automobile, telle pourrait être la vocation de la voiture électrique. Faut-il souligner que selon de très nombreuses études, les gaz d’échappement constituent un danger pour l’environnement et pour la santé de tout un chacun. Ajoutez à cela ce même pétrole, une ressource naturelle dont on prédit dans les vingt à trente années futures un épuisement des gisements. Des raisons suffisantes qui ont poussé de nombreux constructeurs automobiles à plancher sur de nouvelles solutions énergétiques (réduction de la consommation des moteurs thermiques, motorisation hybride, électrique, développement des biocarburants…) sans danger pour les habitants de la planète et qui, sur le long terme, fonctionneront.

L’électrique, la solution ?
L’électrique est une des solutions d’avenir ; encore faut-il que nous, automobilistes, puissions décrocher de notre addiction pour les véhicules carburant au pétrole. Selon des statistiques très sérieuses, 87 % des trajets quotidiens en Europe restent inférieurs à 60 kilomètres, sachant que l’autonomie d’un véhicule électrique, en l’occurrence la Zoé, peut fluctuer entre 100 et 150 km selon le mode de conduite et les conditions météorologiques. Mais la vraie problématique de la voiture électrique est à chercher dans les infrastructures et les mesures incitatives qu’il faut mettre en place pour favoriser son développement : bornes de recharge publiques, prime d’incitation fiscale déduite, coût d’achat et d’installation d’une borne de recharge privative à son domicile (sachant que dans le cas de la Zoé uniquement, il est impossible pour l’heure de la brancher sur une banale prise de courant domestique), frais de location des batteries… Certes, le coût d’entretien d’un tel véhicule (assurance réduite, absence de carburant et d’huile…) devrait être compétitif. Mais qu’en sera-t-il de sa valeur à la revente ? Pour autant, la Zoé incarne l’excellence électrique de Renault tout en intégrant une technologie relativement avancée. Nous allons d’ailleurs l’observer sous toutes ses coutures et en prendre le volant.

Bien présenté, l’habitacle joue la carte de la modernité. La Zoé dans la gamme de véhicules Renault est la première à hériter de la fameuse tablette multimédia R-Link.

Plaisante à regarder
Coté look, la Zoé intègre la nouvelle face avant de la Renault Clio IV. Toutefois, le traitement bleuté du logo, des optiques avant et des vitres surteintées sont autant de petits détails qui révèlent son appartenance à la gamme des véhicules électriques de Renault. L’habitacle joue lui aussi la carte de la modernité, cependant la présence de plastiques durs au toucher n’est pas du plus bel effet. L’assise en général est plutôt haute, et pour cause ! Le plancher accueille le système des batteries, un emplacement bien pensé qui permet de préserver le volume du coffre de l’ordre de 338 litres, soit un peu plus qu’une Clio IV. Notre version d’essai disposait du R-Link (c’est une première !), la fameuse tablette multimédia de la marque au losange qui intègre notamment la navigation, la radio, la téléphonie, les services connectés … A noter la présence de quelques équipements de confort astucieux comme le pré-conditionnement de l’habitacle. En effet, Zoé se met à bonne température à l’heure indiquée par le conducteur. Une fonction programmable depuis la tablette multimédia du véhicule ou à distance via un ordinateur ou un Smart Phone qui réchauffe ou rafraîchit l’habitacle lorsque le véhicule est branché à une borne de recharge.

Le silence est d’or
Contact ! Aucun bruit attestant de la mise en route du moteur électrique n’est perceptible à l’oreille, seul un voyant lumineux au tableau de bord signifie que l’engin est prêt à bondir. En revanche, dès lors que la Zoé atteint une vitesse de croisière raisonnable en agglomération, le bruit de roulement des pneumatiques plutôt discret se rappelle à notre bon souvenir. Toutefois par sécurité, la Zoé dispose d’un émetteur de sons baptisé «Z.E Voice» avec une diversité de sonorités programmables au choix. Un système qui se tait dès que la vitesse dépasse les 30 km/h. A noter que la monte pneumatique de l’engin est spécialement étudiée pour permettre une réduction de la résistance au roulement bénéfique pour l’autonomie. Il existe aussi un système inédit de freinage récupérateur en énergie et un système de climatisation par pompe à chaleur qui permet aussi à la Zoé d’économiser son énergie électrique.

A l’aise sur route
Sur les routes de Cascais au Portugal, le comportement de la Zoé nous a semblé neutre, sans grandes surprises désagréables. En revanche, le poids de l’engin (1.468 kg à vide) ne joue pas en sa faveur notamment en termes d’agilité dans les virages serrés. En nous conformant aux limitations en vigueur et en suivant le rythme de la circulation, nous avons effectué environ 90 km sans opter pour une conduite économique, sur un parcours mêlant ville, routes de campagne et autoroutes, notre autonomie de départ étant de 128 km. En clair, la Zoé conviendra parfaitement à l’automobiliste qui parcourt 100 km aller-retour par jour pour se rendre au travail et charge les batteries chaque soir, chez lui. Un véhicule qui ne manque pas d’atouts. En France, son tarif débute à 13.700 euros, assorti d’une prime d’incitation fiscale de 7.000 euros déduite. C’est précisément le tarif de la nouvelle Clio IV essence 1.2 litre de 75 chevaux. Par ailleurs, il faut inclure le coût d’installation de la Wall-Box (elle permet de charger à domicile le véhicule) et les frais de location des batteries qui, selon la marque au losange, peuvent être comparés à ceux d’une citadine classique. A quand la Zoé au Maroc ? La question reste entière ! ■

 
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