Reprise du travail au Maroc : la croix et la bannière pour faire le test covid
Mesure de précaution oblige, plusieurs entreprises exigent que leurs salariés qui étaient en congé soient soumis à un test de dépistage du coronavirus avant de reprendre le travail. Une requête dont la réalisation est loin d’être facile.
En effet, les hôpitaux et les laboratoires réalisent les tests pour trois cas : l’apparition de symptômes, les personnes en contact avec un cas confirmé et un voyage à l’étranger. Ainsi, le CHU Ibn Rochd et l’Institut Pasteur n’acceptent que les personnes remplissant l’un de ces trois critères. L’hôpital Cheikh Khalifa, à raison de 1500 personnes/jour, effectue les tests PCR et sérologiques pour les personnes qui ne font pas partie des trois cas. Il faut ainsi se rendre très tôt le matin (avant 5h) pour espérer effectuer le prélèvement dans la journée.
A Casablanca toujours, 4 laboratoires ont également été autorisés par le ministère de la Santé pour effectuer les tests : Laboratoire Biolam, Laboratoire G Lab, Laboratoire International d’Analyse Biologique et Laboratoire d’analyses médicales de Derb Sultan. Par contre, la priorité est donnée aux personnes souhaitant se rendre dans un pays exigeant un test PCR. Le nombre faible des laboratoires autorisés à réaliser des tests de dépistage du coronavirus s’explique par le cahier des charges à respecter et sur lequel le ministère de la Santé a accordé son autorisation.
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Résultat, il faut se rendre très tôt pour pouvoir réaliser le test auprès des laboratoires ne réclamant pas de rendez-vous. Pour les autres, il faut attendre la semaine d’après. « Je n’arrive pas à avoir de rendez-vous. J’envoie des emails mais sans réponse et par téléphone ce n’est pas possible », nous explique une salariée. Une autre nous confie qu’elle a fait le tour des laboratoires et contacté l’hôpital Cheikh Khalifa qui a lui a fait part de la non-disponibilité des rendez-vous jusqu’à la semaine prochaine. « J’ai finalement réussi à entrer en contact avec un des laboratoires autorisés qui m’a donné rendez-vous jeudi après intervention pour passer avec les voyageurs, mais je n’aurai le résultat que la semaine prochaine », ajoute notre interlocutrice. Un salarié s’est pour sa part aventuré à faire la file devant l’hôpital Cheikh Khalifa à 6h du matin. Ayant reçu le ticket numéro 642, il décide de rebrousser chemin. Il finira par partir le lendemain à 5h du matin à un des 4 laboratoires. Résultat : il a pu faire le test et finir à 10h30. Il connaîtra son résultat dans 48 heures.
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« Nous sommes débordés. Nous recevons quotidiennement une demande énorme car beaucoup de sociétés veulent faire tester leurs collaborateurs et notre capacité d’accueil ne permet pas de le faire. Le laboratoire effectue 300 tests par jour », explique Docteur Fouzia Chraîbi du laboratoire Biolam. Elle ajoute que jusqu’à présent, très peu de cas positifs ont été enregistrés chez les voyageurs et environ 3% chez les personnes en contact avec des cas positifs. « Nous faisons face à la difficulté d’approvisionnement en réactifs et consommables, car les fournisseurs sont aussi dépassés par la forte demande. Nous sommes stressés par cette situation alors que nous devons pas l’être », déplore Docteur Fouzia Chraibi. A noter que le test PCR est pris en charge par l’Etat concernant l’Institut Pasteur, le CHU Ibn Rochd et l’hôpital Cheikh Khalifa (il coûte 500 DH pour ceux qui veulent se faire dépister volontairement) et son prix varie entre 700 et 1000 DH au sein des laboratoires.