Roulement de tambours par ( Jamal berraoui )
Les syndicats avaient fixé la fin du mois de mars comme ultimatum au gouvernement pour ouvrir un vrai dialogue social. Le cahier revendicatif déposé par les trois centrales que sont l’UMT, la CDT et la FDT n’a reçu aucune réponse. La menace de la grève générale se précise.
Les échauffements, c’est-à-dire les grèves sectorielles ont déjà commencé. Le SNESUP a fait la sienne et mobilise pour un autre jour de grève. Les syndicats des collectivités locales préparent une nouvelle vague. Les éboueurs de Casablanca ont fait un arrêt de travail de plusieurs jours etc…
Même l’UNTM, le syndicat maison du PJD est obligé, tout en louvoyant de se mettre dans le rythme. Il a dénoncé le communiqué du ministère de l’Education suite aux négociations l’accusant de faux et usage de faux parce qu’il affirme qu’il y a eu accord sur le maintien des sanctions contre les grévistes. Dans ce contexte, Gaston lagaffe,
Mohamed Louafa, en déclarant << ce gouvernement n’a pas peur des grèves >> a jeté de l’huile sur le feu. La situation n’est pas brillante. Les syndicats défendent leurs affiliés, la plupart des revendications sont légitimes au regard de la hausse des prix et surtout de la non application des résultats du dialogue social. Le gouvernement a très peu de marges, sauf à faire des concessions avec une application différée, procédé utilisé auparavant. On fait ce qu’on peut, mais il y a la manière. En refusant le dialogue, Benkirane s’emmure dans sa logique politique à savoir, << j’ai le soutien du peuple >>. Ce n’est pas assuré parce qu’il n’y a eu aucune élection intermédiaire pour le confirmer. Mais même si cela était vrai, il devrait réviser sa position au moins pour deux raisons. La première, c’est que la décompensation et surtout la réforme des retraites attiseront le mécontentement. S’il pousse les syndicats dans leurs derniers retranchements, les centrales utiliseront ces deux dossiers et dans le contexte du populisme ambiant cela peut faire très mal. La seconde, c’est que l’économie nationale souffreteuse n’a pas les moyens de supporter des grèves à répétition dans les secteurs névralgiques. L’opposition se frotte les mains, elle ne peut que profiter du bras de fer qui s’annonce et c’est de bonne guerre. Recevoir un million deux cent milles voix, ce n’est pas avoir un soutien populaire inépuisable. Le PJD risque de l’apprendre à ses dépens.