Rupture des relations : le Maroc répond à l’Iran
La décision de rompre les relations avec l’Iran est prise pour des considérations purement bilatérales et n’a aucun lien avec les développements régionaux ou internationaux, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita.
Cette décision n’a pas été prise sous influence ou sous pression, a souligné Nasser Bourita lors d’une rencontre avec des représentants de la presse nationale et étrangère, rappelant que le Maroc a repris ses relations diplomatiques avec l’Iran en 2014, alors qu’il avait une crise avec des pays amis du Maroc. Lorsqu’il s’agit de son intégrité territoriale, de sa sécurité nationale et de la sécurité de ses citoyens, le Maroc ne peut qu’être ferme et prendre des décisions claires, a tenu à préciser le responsable marocain. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a aussi indiqué qu’il va recevoir ce mardi le chargé d’affaires de l’ambassade d’Iran à Rabat pour lui demander de quitter le royaume du Maroc « sans délai ». « Je viens de rentrer de Téhéran où j’ai eu une rencontre avec le ministre iranien des affaires étrangères, Javad Zarif, que j’ai informé de la décision du Royaume du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec la République islamique d’Iran « , a affirmé Naser Bourita. « L’ambassadeur de SM le roi à Téhéran a quitté ce jour l’Iran et je vais recevoir le chargé d’affaires de l’ambassade d’Iran dans 30 minutes pour lui demander de quitter le royaume du Maroc sans délai », a ajouté le ministre marocain.
Cette décision est une réaction à une implication confirmée de l’Iran à travers le Hezbollah dans une alliance avec le « Polisario » contre la sécurité nationale et les intérêts supérieurs du Royaume Maroc, a souligné le ministre. Le Maroc dispose de preuves irréfutables, des noms identifiés et des faits précis qui corroborent cette connivence entre le « Polisario » et le Hezbollah contre les intérêts supérieurs du Maroc, a-t-il fait noter.
Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI) a également démenti, mercredi, que la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec la République Islamique d’Iran aurait été prise sous la pression de certains pays. « Suite à la rupture par le Royaume du Maroc de ses relations diplomatiques avec la République Islamique d’Iran, certains milieux, en mal d’arguments, ont prétendu que le Royaume aurait pris cette décision sous la pression de certains pays », a précisé le MAECI, qui a apporté les clarifications et précisions suivantes à ce sujet:
– Le Royaume du Maroc a été parmi les rares pays musulmans à rétablir ses relations diplomatiques avec la République Islamique d’Iran. En effet, lorsque l’ambassadeur de SM le roi a rejoint son poste à Téhéran, en novembre 2016, la crise avec certains pays arabes et occidentaux était déjà à son paroxysme.
– Le Maroc a démontré, dans plusieurs crises régionales et internationales, que ses positions sont prises de manière indépendante. Elles correspondent à ses principes et répondent à ses propres évaluations.
– Le Maroc a présenté des preuves irréfutables et détaillées, y compris à l’Iran, sur le rôle du Hezbollah, avec l’implication de l’Ambassade iranienne à Alger, dans des actions de formation militaire, de livraison d’armes et d’entrainement à des opérations de guérillas urbaines. Au lieu de répondre à ces faits, ces milieux, cherchent à recourir à des « arguments » sans fondements.
– Poussant l’aberration à son comble, les séparatistes du polisario sont allés jusqu’à lier la position souveraine marocaine à l’adoption de la dernière résolution du Conseil de Sécurité sur le Sahara marocain.
D’abord, les résolutions du Conseil de sécurité adoptées au cours des dernières années, ont toutes conforté la position du Maroc et reconnu la prééminence de son Initiative d’Autonomie.
De même, la dernière résolution n’a fait que refléter la position de la communauté internationale, qui converge avec celle du Maroc, notamment sur les violations par le polisario du cessez-le-feu.
D’ailleurs, ce sont les connivences douteuses du polisario avec certains groupes, notamment terroristes, qui ont poussé la communauté internationale à prendre une position réaliste afin d’éviter toute instabilité régionale.
Enfin, puisque les autres parties se sont félicitées de cette même résolution, qu’ils en appliquent ses principales dispositions, notamment celles leur enjoignant de se retirer de Guerguerat et de Bir Lahlou.
Tout en remerciant les pays qui ont soutenu cette résolution, le Maroc n’y voit aucun lien avec sa décision relative à l’Iran.
– La décision marocaine ne concerne nullement les populations iraniennes et libanaises amies, qui sont étrangères à ce genre d’actions hostiles, prises par le Hezbollah, en connivence avec le polisario et sous la bénédiction de l’Iran.