C’est grâce au contrat décroché fin 2011, en Ethiopie, que le chiffre d’affaires de S2M est passé de 69 à 89 millions de dirhams. Cependant, les fortes provisions constatées sur la Syrie et l’Iran ont été à l’origine d’une baisse de 32% du résultat.

Alors que la Société maghrébine de monétique réalise un chiffre d’affaires en nette croissance de 33,3% à 89,8 millions de dirhams, ses soldes de résultat ne suivent pas à cause d’une forte augmentation des charges. Au niveau opérationnel, le résultat d’exploitation termine en stagnation pour se limiter à 12,7 millions de dirhams. En fait, les charges d’exploitation ont progressé en augmentant de 34,5% pour s’établir à 76,6 millions de dirhams. L’augmentation du chiffre d’affaires provient surtout d’une activité purement commerciale de vente de marchandises. Pratiquement inexistante l’année dernière avec à peine 1,5 million de dirhams, la vente de marchandises a atteint quelques 20,6 millions de dirhams, dégageant une marge commerciale de 4 millions de dirhams. «Ces ventes de marchandises correspondent aux livraisons faites pour le compte du client éthiopien», explique Larbi Chaïbi, directeur financier de S2M.
En revanche, l’activité de production réelle de services a vu son chiffre d’affaires passer de 65,9 à 69,1 millions de dirhams. Cette dernière était sensée être à l’origine de la marge plus importante, mais c’est là où l’augmentation des charges est plus prononcée. Cette année, les charges du personnel ont augmenté de 1,6 million de dirhams pour s’établir à 22,1 millions. De même, les autres charges externes se sont alourdies de 2,1 millions de dirhams à 12,9 millions. Au final, la marge supplémentaire de 3,7 millions de dirhams générée par l’activité commerciale a été entièrement absorbée. Quoi qu’il en soit, la marge opérationnelle qui dépassait 20,7% au premier semestre 2011, n’est plus que de 14,1% pour la même période 2012.
Il faut dire que la société avait prévenu les actionnaires par rapport à la baisse de son résultat. Dans son profit warning publié un mois plus tôt, en août, la société annonçait en effet un résultat net en baisse de 9,7%. Mais dans les faits, la capacité bénéficiaire a reculé de manière encore plus forte en passant de 9,2 à 6,2 millions de dirhams, soit une chute de 32%.
Sur conseil des commissaires aux comptes, S2M a préféré constater une provision de 4 millions de dirhams pour couvrir l’activité d’exportation sur la Syrie et l’Iran. «Dans le premier pays, l’instabilité évidente n’autorise pas à attendre le remboursement de la totalité de la dette», note Larbi Chaïbi. Alors que dans le second, frappé par l’embargo sur le transfert de devises, «les clients ne peuvent plus payer la société qu’en trouvant d’autres solutions que le virement».
Néanmoins, le deuxième semestre devrait renouer avec la croissance du résultat. En effet, les provisions ne seront pas de cette ampleur et le chiffre d’affaires devrait poursuivre sa croissance. «Le résultat 2012 devrait être en hausse par rapport à 2011, sans pour autant atteindre les prévisions qui avaient été faites au moment du business-plan», souligne Larbi Chaïbi. ■

par Mar bassine ndiaye